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Selon al-Ghazali (1058-1111) considéré par certains penseurs musulmans comme le rénovateur du cinquième siècle de l'Hégire, l'homme ne pourra tirer profit des cinq piliers de l'Islam que s'il va au-delà de leur sens apparent et pénètre leur sens ésotérique, à l'image des soufis qui cheminent, d'après lui, sur la voie la plus droite. En effet, pour Imam al-Ghazali, les cinq piliers de l'Islam sont, soit des protections efficaces, soit des traitements infaillibles pour le coeur du musulman contre les maladies spirituelles qui le guettent, coeur dans lequel Satan, l'ennemi juré de Dieu et de l'homme, s'évertue à distiller les germes de l'infection, le coeur étant l'interlocuteur de Dieu, Son lieu de contemplation et la maison qu'Il veut habiter par la manifestation de Ses noms et de Ses attributs.
Ce sont les Prophètes qui sont chargés de la médecine du coeur, à l'image du docteur qui s'occupe de celle du corps. Leur rôle est d'assurer la salvation du coeur en le faisant parvenir, pur et apaisé, aux portes de son Seigneur. Cependant, traiter le coeur est difficile vu son appartenance au monde invisible à la différence du corps qui fait partie du monde sensible. En outre, le coeur dispose de plusieurs orifices que Satan veut franchir pour y déposer les virus de la maladie que sont les vices.
C'est pour rendre ces portes hermétiques à Satan et permettre au coeur de se refugier auprès de son Seigneur que Celui-ci lui a créé les cinq piliers de l'Islam comme armes imparables contre Satan et ses alliés.
