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" Rien n'est plus amer que de voir de surhumains efforts donner si peu de bonheur. Il ne reste qu'une consolation possible : se dire qu'il n'y a pas de bonheur. " Paru pour la première fois en 1938, ce roman aux accents stendhaliens raconte l'ascension sociale puis la chute d'un jeune ambitieux, Jean-Luc Daguerne, que l'amour pour sa belle mènera à sa perte. Sur cette trame éprouvée, Irène Némirovsky fait danser les mots avec humour et se joue brillamment des passions humaines et des cruautés du sort.
Mais cette Proie doit pourtant beaucoup aux années folles, à leur énergie tragique, à leurs espoirs brisés. C'est cette course éperdue vers le gouffre qui en fait la modernité.
"Que chacun se débatte avec son propre destin !"
La proie, c'est l'homme politique pris au piège. Ambitieux, passionné par le cœur humain et l'intrigue, il est prêt à toutes les concessions pour vaincre, s'imposer à tous et parvenir à la réussite sociale.
Jean-Luc Daguerne est de ceux-là. Jeune et orgueilleux, il aimait Édith et se serait contenté d'une place modeste dans le monde ; un monde injuste et dur qui l'écrase par son poids immuable.
Il suffit d'une déception amoureuse, et tout bascule. L'homme au cœur froid, sur les pas de Julien Sorel, devient calculateur et se jette dans la bataille.
Vibrante, haletante, la passion de Némirovsky pour le genre humain est palpable. La narration aux accents stendhaliens, précise et divisée en cours chapitres, dessine l'ascension sociale où les concessions sont trop nombreuses pour ne pas mener Jean-Luc à sa perte. La proie, c'est surtout l'éloge de la jeunesse fougueuse et spontanée, désireuse de vivre, de se jeter au monde avec la force, l'élan des espoirs, et parfois des illusions.
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