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Portrait d'un Julien Sorel des années 30 sur fond de crise économique, de montée du chômage et d'angoisse diffuse, La Proie est le roman d'un monde qui chancelle. Tragique histoire d'amour, ce récit intime et cruel retrace l'ascension et la chute d'un jeune homme d'origine modeste. Trahi par la femme aimée, après avoir vécu une passion pure avec l'héritière d'une dynastie de banquiers, il décide de prendre sa revanche.
Mais peut-on forcer le destin ? Mélange d'insouciance et de gravité, d'impatience devant l'avenir et de légèreté de vivre, comme souvent chez Irène Némirovsky, La Proie est un roman inquiet et lucide qui porte l'empreinte de ce grand écrivain, couronné à titre posthume par le prix Renaudot 2004 pour Suite française.
"Que chacun se débatte avec son propre destin !"
La proie, c'est l'homme politique pris au piège. Ambitieux, passionné par le cœur humain et l'intrigue, il est prêt à toutes les concessions pour vaincre, s'imposer à tous et parvenir à la réussite sociale.
Jean-Luc Daguerne est de ceux-là. Jeune et orgueilleux, il aimait Édith et se serait contenté d'une place modeste dans le monde ; un monde injuste et dur qui l'écrase par son poids immuable.
Il suffit d'une déception amoureuse, et tout bascule. L'homme au cœur froid, sur les pas de Julien Sorel, devient calculateur et se jette dans la bataille.
Vibrante, haletante, la passion de Némirovsky pour le genre humain est palpable. La narration aux accents stendhaliens, précise et divisée en cours chapitres, dessine l'ascension sociale où les concessions sont trop nombreuses pour ne pas mener Jean-Luc à sa perte. La proie, c'est surtout l'éloge de la jeunesse fougueuse et spontanée, désireuse de vivre, de se jeter au monde avec la force, l'élan des espoirs, et parfois des illusions.
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