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D'Hiroshima à l'Irak, en passant par la guerre du Vietnam, les bombardements aériens sont au cour de la stratégie militaire américaine. Des analystes ont réfuté l'utilité stratégique de cette pratique, en montrant qu'elle relève davantage de la "passion technologique" que de la "raison militaire". Selon Howard Zinn, cette critique est recevable, mais trop courte. Il faut, soutient-il dans cet essai, condamner les bombardements intensifs en raison des atrocités qu'ils infligent à des centaines de milliers d'êtres humains, pour la plupart des civils.
Quiconque saisit l'horreur des tapis de bombes, des bombes incendiaires et de la bombe atomique comprendra que rien ne les justifie pas même une "guerre juste". Howard Zinn parle d'expérience. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a participé de plein gré à des bombardements, dont celui de la ville de Royan, en France. Il accueillit avec joie le bombardement atomique d'Hiroshima parce qu'il mettait fin à la guerre.
Dans La bombe, il raconte comment la prise de conscience des conséquences de ces événements a fait de lui un farouche opposant à la politique militaire américaine.
Bombarder ?
Nous n'avons sans doute encore rien vu d'Hiroshima comme le scandait le héros du célèbre film de Marguerite Duras. Cela vaut encore pour aujourd'hui et il en va ainsi pour toutes sortes de bombardement parfois annoncé en première page d'un journal avec chiffres à l'appui de victimes civiles ou miltaires,terrorristes ou non qui ne donnent en fait pas grand chose à voir. Que ce soit celui qui largue ses bombes ou celui qui en a donné l'impulsion ou celui qui en est spectateur, la distance que cette stratégie impose met à distance une rflexion morale qui devrait être la nôtre dans l'emploi de cette option stratégique ou devrait nous interroger sur quelle forme de contorsion morale on dissocie la cause et les moyens...