En cours de chargement...
Ce qu’il y a de terrible dans le big bang, c’est la volonté de redire un commencement, de désigner la source qui se répète ou se repère à chaque instant. La suite des événements, au fond, n’a plus aucune importance, et nul ne l’explique. La déchirure initiale, l’éternel retour de l’Un sous le Multiple, le passage consommé du non-être à l’être, voilà l’objet. Mais cela, c’est le monde des dieux, ou celui des croyances, pas celui de la physique.
Il faut le dire clairement : la science de l’Univers, avec ses faux plafonds, est une métaphysique de puritains acharnés à figer toute expérience du monde dans une signification stable et totale. Mise en application, cette ambition-là porte un nom : la Terreur, la divine terreur des vérités originaires et obligatoires.