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L'intégrisme massacreur est l'un des grands problèmes .de notre temps - mais on peut en trouver des exemples à toutes les époques. L'auteur, en analysant des exemples historiques d'intégrismes violents, politiques ou religieux, a cherché à identifier un fil conducteur commun dans la genèse de cette perversion. Ce fil conducteur existe : les intégristes obéissent à une idée fondamentale qui efface toute autre pensée ; persuadés de détenir une vérité absolue, ils s'inscrivent dans un concept de substitution ; pour imposer une nouvelle société, un nouveau peuple, une nouvelle humanité, une nouvelle foi, ils élaborent leur propre système de lois ; ils confèrent à l'Autre, à celui qui ne pense pas comme eux, une étiquette identitaire cristallisant sa différence.
Puis ils dénient collectivement à ce groupe, marqué au fer rouge de l'indignité, toute légitimité : ces rebelles, ces ennemis de race, de foi ou d'opinion politique sont voués en dernier ressort à l'annihilation physique. Paradoxalement ces victimes impuissantes sont érigées en menace vitale. Leur persécution devient, non plus une initiative, mais une réaction légitime : l'auto-victimisation du persécuteur fonde la " sanctification du meurtre ".
Ce livre est d'actualité : les révolutions arabes mettent au pouvoir des partis politiques dont les programmes sont proches des doctrines intégristes ; cela confère à l'étude des ferments de ces doctrines un intérêt renouvelé. " Désintégrer l'intégrisme " est possible, au prix d'une action déterminée, commençant très tôt au cours de l'éducation et se poursuivant sans relâche jour après jour.
