Il y a fort longtemps, les Estoniens vivaient en complète harmonie avec la Nature. Mais un jour, des chevaliers sont arrivés par la mer, et se sont installés, apportant avec eux la modernité et le christianisme. Beaucoup d'Estoniens, attirés par les moines et les chevaliers, se sont installés au village, pour cultiver la terre et adorer Jésus-Christ.
Ainsi, Leemet et sa sœur sont nés au village, mais suite à une série d'événements, sa mère a décidé de repartir dans la forêt avec ses deux enfants. Leemet a grandi dans le respect des traditions ancestrales, et a surtout appris
la langue des serpents ! Cette langue est extrêmement difficile à apprendre, il faut se muscler la langue, c'est douloureux... Mais au final, Leemet a maîtrisé complètement cette langue, permettant ainsi de parler aux serpents et de se faire obéir de tout les animaux.
Leemet vit heureux dans sa forêt, avec ses amis, déambulant et vagabondant. Il rend visite au dernier couple d'anthropopithèques éleveurs de poux, se rend parfois à la frontière de la forêt pour observer le village, cherche également une légendaire salamandre... Mais au fil des saisons, la forêt se dépeuple inexorablement : même le meilleur ami de Leemet finit par aller s'installer au village. La sœur de Leemet, faute d'hommes à épouser dans la forêt, se met en ménage avec un ours. Un prétendu sage travaille la résistance des derniers habitants de la forêt, les poussant à choisir la « modernité » et à renier toutes les coutumes ancestrales. Leemet va se retrouver seul, rescapé de l'exode, et sera bientôt le dernier gardien des lieux, le seul à se souvenir des traditions et de la langue des serpents...
L'homme qui savait la langue des serpents est un livre particulier, délicat, empreint de poésie... Une claque ! Andrus Kivirähk a écrit un livre déroutant, parfois drôle (surtout au début) et qui devient de plus en plus sombre au fur et à mesure que la forêt se vide de ses habitants. Il y a également plusieurs sujets et thèmes qui s'entremêlent, tels que la nature et l'écologie luttant contre l'apparition du « progrès » et de la technologie, il y a aussi beaucoup de batailles et de sang, l'apparition du fantastique avec cette magie qui se glisse de pages en pages... Vous y trouverez des femmes qui s'offrent aux ours séducteurs, des histoires d'amitiés brisés, la confrontation entre le Christianisme et les « païens », l'adaptation à un nouveau mode de vie, la tristesse de voir son monde disparaître...
L'homme qui savait la langue des serpents est souvent mélancolique et tragique, parsemé malgré tout d'humour et de joie, et surtout ne tombe pas dans le larmoyant inutile. C'est une œuvre profondément mélancolique et touchante, mais malgré tout parsemé d'espoir.
Un livre à lire absolument, je recommande ! Poétique et envoûtant, L'homme qui savait la langue des serpents est un livre particulier et touchant...
Andrus Kivirähk
A la fois saga nordique, conte fantastique, fresque médiévale, mélangeant l'épique et l'humour, le politique et le merveilleux, le chef d’œuvre de Kivirähk ne ressemble sans doute à rien de ce que vous avez lu auparavant. Dans une Estonie médiévale peu à peu envahie par un mode de vie Européen (maisons de pierre, armures de fer), le jeune Leemet sert de témoin - et résiste - à ce monde qui change, aux traditions qui se perdent, à la langue des serpents qui tombe dans l'oubli. Une écriture riche, des personnages attachants, un brin de malice. A lire, relire, faire lire.