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À l’échec scolaire on répond par des réformes, des classes de rattrapage. Rarement le problème est
pris d’où il naît : de ce qui chez l’enfant rend l’apprentissage possible – son désir de savoir. Martine
Menès nous explique comment apparaît et s’entretient le désir d’apprendre. Car il a une histoire, qui
accompagne les grandes étapes du développement psychique de l’enfant. Et si l’instabilité, l’inhibition,
l’angoisse, le doute excessif, viennent le troubler quand l’enfant veut mettre à l’oeuvre le
comportement et les compétences indispensables à l’étude, c’est souvent que le cours cette histoire a
été contrarié.
Les non-dits, les secrets de famille peuvent inhiber le fonctionnement intellectuel, voire
le pousser vers l’interdit de savoir. Le besoin de dépendance infantile, le refus des limites, la peur de
l’abandon ou de la perte d’amour peuvent empêcher d’accéder à ces rencontres avec la règle, avec les
manques, avec la solitude, qui sont les contraintes naturelles de l’apprentissage.
Au moment où la pédagogie se replie sur elle-même en cherchant à tout expliquer par le manque de
connaissances, quand ce n’est pas par les défaillances organiques ou génétiques, Martine Menès ouvre
des pistes particulièrement intéressantes pour relancer la réflexion sur l’aide qui doit être proposée à
ceux qui acceptent mal de recevoir des autres – car apprendre, c’est aussi, et peut-être d’abord cela.