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Erwan est ouvrier dans un abattoir près d'Angers. Il travaille aux frigos, au rythme des carcasses qui s'entrechoquent sur les rails. Une vie à la chaîne parmi tant d'autres, vouées à alimenter la grande distribution en barquettes et brochettes. Répétition des tâches, des gestes et des discussions, cadence qui ne cesse d'accélérer... Pour échapper à son quotidien, Erwan songe à sa jeunesse, passée dans un lotissement en périphérie de la ville, à son histoire d'amour avec Laëtitia, saisonnière à l'abattoir, mais aussi à ses angoisses.
Qui le conduiront à commettre l'irréparable. Jusqu'à la bête est le récit d'un basculement, un roman sans concession faisant résonner des voix qu'on entend peu en littérature.
Jusqu'à la bête.
Plongée sombre et suffocante dans l’univers d'un abattoir.
Jusqu’à la bête est l’histoire d’Erwan, l'histoire d’une vie qui déraille, une cartographie intime, sociale et politique à la plume acérée, aux éclats bruts et claquants.
Un récit puissant, dérangeant comme les entrailles d’une carcasse que l'on désosse, saturé de tous bords, d’odeurs et de bruits, un engrenage sans relâche, d’où s'échappent quelques minces poches d'humanité.
Tendu, Cadencé à l’extrême, un texte comme une métaphore tragique, qui dit l’aliénation, ces vies ouvrières qui basculent, humiliées sur l’autel de la chaîne, avec un souffle tranchant, aussi sec que saisissant.