La belle photo du clocher émergeant d'un lac, choisie comme couverture, rappelle le drame de Curon, village à la frontière de l'Autriche et de la Suisse, devenu italien après la 1re guerre mondiale,
Trina et Erich, des gens simples, affronteront avec courage et amour toutes les épreuves.
Les fascistes leur avaient imposé une langue qui n'était pas la leur, puis ils subissent le joug nazi,enfin la construction d'un barrage va entraîner la destruction de leur village auxquels ils sont tellement attachés..L esprit de résistance et l'amour les font rester debout malgré la douleur
de la disparition de leur fille Marica.
On vit leurs luttes avec beaucoup d'émotion et on s'attache à ces personnages tellement dignes.
Je reste ici
Village de Curon. Dans le Tyrol Italien. Annexé en 1923 par l’Italie fasciste. Menacé de disparaître sous les eaux à la construction d’un barrage.
Le roman est une longue confession d’une mère à sa fille qui a quitté le village avec sa tante, pour l’Allemagne. Une confession pleine d’inquiétude, de manque et de force. Sous le sceau du pardon et de la mémoire.
Une confession irriguée par l’amour d’ici et la terreur d’ailleurs.
Car il est toujours question de rester ou de fuir.
Question de courage et d’indépendance. D’errance et d’apprentissage.
La guerre. Les régimes autoritaires. Un mal pour un mal.
Il y a beaucoup de résonances et d’échos qui entraînent le lecteur dans cette histoire puissamment orchestrée.
La montée du fascisme et du nazisme. Le lobbying mafieux des grandes industries. L’exil. Et cette vie paysanne qui disparaît peu à peu du panorama européen. Le choc des cultures. Et la langue que l’on cherche à ostraciser.
Je reste ici est un long voyage qui sédimente l’homme dans sa survie, l’homme dans son appartenance au monde des hommes. Une variation sur le thème du bouleversement. Bouleversement du monde, bouleversement des familles, bouleversement des idéaux,...
De la fin de la première guerre mondiale à la libération de la seconde, un magnifique roman traversé par l’Histoire !