J'ai eu l'énorme plaisir de revoir Yannick Provost fin novembre à Polar'Osny !
Que le temps passe vite, cela faisait déjà près de cinq ans que nous ne nous étions pas croisés. J'étais par ailleurs passer à coté de ses deux premières parutions, mais cette fois-là pas question !
Très vite, son roman particulièrement noir et violent m'a embarqué dans la tête de celui qui ne sait plus qui il est. Notre héros est amnésique. Il cherche par tous les moyens de se retrouver. C'est une traque plus qu'une enquête qu'il décide de mener. Une traque où la peur n'est jamais loin, car
à son réveil, il y avait du sang partout dans une Mercedes qu'il ne connaît pas, avec une arme de poing posé à ses côtés… Est-il un meurtrier, un criminel ? Dans le petit village où il se trouve en Normandie, dernièrement il y a eu un braquage terriblement sanglant.
Yannick a essayé de nous perdre avec des personnages particulièrement haut en couleur, de nombreux paysans, des agriculteurs, des vaches bien sûr, des tueurs polonais, là, c'est moins courant, mais tout s'imbrique particulièrement bien.
Il est fort ce Yannick !
C'est captivant et sans temps morts. Je serai incapable de vous dire combien il y a d'histoires dans son récit, une chose est sûre, vous n'êtes pas prêt de vous ennuyer.
Et pourquoi tous ces titres à chaque chapitre ?
Un mot. Un seul. Un verbe à l'infinitif, repris dès le début du chapitre dans la première phrase ! Un mot qui à chaque fois m'a pris la tête, me demandant le pourquoi, le lien ?
J'ai lu le roman entre lâcher-prise et tension extrême.
D'ailleurs, qui est cette jeune femme rousse qui va entrer dans la destinée de notre héros !
Un récit gigogne sous forme de tourne-pages, sans un instant de repos, adressé à tous ceux qui n'ont pas froid aux yeux et ont l'estomac accroché.
Je valide !!!
Du rural noir qui dézingue à tout va !
Cher Vous,
Yannick Provost a décidé de faire un rural noir, sauf que le garçon a décidé de le faire en grande pompes, et même en pompes funèbres vu le nombre de cadavres qu’il va faire fleurir en Normandie.
Un type se réveille dans une Mercos sur une aire de repos. Le pauvre gars ne sait pas qui il est, ni ce que font tous ces impacts de balles dans la carrosserie de sa caisse.
Ce ne sont pas les infos qui lui rapportent qu’un braquage ultra-violent a eu lieu qui sont pour le rassurer sur sa personnalité…
Ce n’est pas un simple rural noir, c’est une hécatombe, un bourg de Normandie qui d’un coup va se souvenir qu’en 1944, déjà, il y avait des promotions sur le plomb dans la région…
Comme quoi, une perte de mémoire peut engendrer de sacrées pertes humaines !
Stanislas Petrosky
http://cecibondelire.canalblog.com/2024/03/je-ne-me-souviens-plus-tres-bien-de-yannick-provost.html