A 93 ans, Stéphane Hessel, résistant, diplomate engagé et éternel militant, appelle à l'indignation contre toutes les injustices de ce monde, car "le motif de la résistance, c'est l'indignation".
Similaire à une longue lettre adressée à la jeunesse et à la société, Indignez-vous survole les engagements de Stéphane Hessel et les idéaux qui y sont rattachés: le Conseil National de la Résistance, la rédaction de la Déclaration Universelle des droits de l'homme, l'Algérie, la Palestine, la perte des acquis sociaux, etc. Face à ces situations, l'auteur critique l'indifférence
égoïste et prône l'engagement, la non-violence et l'insurrection pacifique.
Beaucoup d'idées contenues dans ce court essai, mais pour un résultat qui se révèle malheureusement très creux. Après 15 minutes et 13 pages de lecture, j'ai l'impression de n'avoir rien lu de substantiel, d'informatif ou de profond. Pire, j'ai tiqué sur plusieurs phrases et prises de position simplistes et réductrices.
Je ne vais pas décortiquer plus loin cet essai, car ce serait le considérer pour quelque chose qu'il n'avait jamais vocation à être. J'ai l'impression que l'énorme succès d'Indignez-vous à démultiplié les attentes. Le lecteur pense y trouver de grandes vérités et des explications irrévocables sur le monde d'aujourd'hui et sur la façon d'y faire face, alors que Stéphane Hessel ne propose à la base qu'un petit texte personnel et subjectif sur sa vision des choses et sur ses expériences de vie.
Un essai au retentissement incroyable pour un contenu toutefois assez plat et superficiel. Cela n'enlève en rien à l'intérêt du personnage, touchant et impressionnant. Indignez-vous relaye un message fort, contenu dans le titre de l'essai à lui-seul, le reste étant à mon avis plutôt dispensable.
On continue...
Un vieux monsieur très élégant et très intelligent, comme on en fait plus, c’était exprimé. Pour une fois un vieux monsieur de gauche tirait la bourre à Jean d’Ormesson en librairie et à la télé. Je savoure encore plus son succès car je sais que son combat ne date pas tout à fait d’hier et ne s’est jamais vraiment arrêté, quelle endurance ! Sa superbe que je rapprocherais d’un Stefan Zweig, un Zweig de nos temps obscurs.Qu’avions-nous fait de l’héritage de nos grands-parents ? Le propos était clair, l’esprit lumineux et puis venant de quelqu’un de son âge et de son expérience, on ne pouvait le rembarrer comme nous dans les cordes aussi facilement au nom d’un énième impératif « réalistique ». Les idées ont souvent un énorme besoin d’incarnation. Que dit le texte de Hessel ? Des choses très simples et essentielles. Quel héritiers sommes-nous ? Qui connait encore ce texte fondateur du CNR qui sert de socle à notre système ? Qu’en a-t-on fait et pourquoi ? Des questions auxquelles il répond tout simplement en parlant de sa propre expérience –même plutôt de son propre cheminement- mais en invitant les gens à chercher autour d’eux à hauteur citoyenne ce qu’il est possible de faire.. Ce petit texte nous invite « à renouer avec l’Histoire » qu’on a laissé aussi aux autres. On préfère s’arranger d’un absentéisme monstrueux. Ce vieux monsieur le redit et il a raison : « l’indifférence est la pire des attitudes ». En hommage au seul homme qui prit la parole quand tout le monde recommençait à se taire et en souvenir d'un moment de librairie où les idées cheminaient, les idées circulaient et notre commerce profitait d'un petit supplément d'âme...