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Saïd a aimé le travail bien fait, la langue française et ses richesses, les dictionnaires, la beauté sous toutes ses formes. Il a aimé être un bon élève. Mais c'était avant. Il y a longtemps. Il y a un an. Avant le collège Camille-Claudel, la foule hurlante de ses mille deux cents élèves, le racket, la fatigue, le mépris, et la haine de ceux qui veulent tuer tout ce qui est beau. Au collège, Saïd a changé.
Ce n'est pas qu'il ne veut plus réussir et s'en sortir. Il le veut toujours, de toutes ses forces. C'est juste que, des forces, il en a de moins en moins. Tout seul, il sait qu'il n'y arrivera pas. Alors il s'accroche à ce qu'il peut : une sortie à Paris au musée d'Orsay, un tableau qui représente des fleurs blanches sur un fond noir, son ami Antoine qui baigne dans la culture, le caractère d'un prof qui ressemble à l'acteur de Mission impossible...
Sauver Saïd de l'échec et du désespoir, est-ce vraiment mission impossible ?
Il faut sauver Saïd
Je ne peux expliquer mon amour pour ce petit roman (et pour Brigitte Smadja également), tellement percutant, tellement juste, tellement tout.
Saïd est un petit garçon qui grandit en banlieue parisienne, il aime aller en cours de français, recopier les définitions des mots qu'il aime bien dans le dictionnaire. Il aime Nadine sa maîtresse du CM2, Monsieur Théophile son professeur d'histoire géo, son copain Antoine qui l'invite parfois en Week-end à St Lô, sa grande sœur Samira qui a des beaux cheveux et son petit frère Mounir, qui es sourd et qui joue tranquillement.
Comme il a de la chance Mounir de ne rien entendre, d'être dans son monde, de ne pas entendre les parents qui se disputent, de ne pas se rendre compte que leur grand frère Abdelkrim file un mauvais coton.
Abdelkrim et Tarek le cousin, sont les deux terreurs du collège, ils rackettent, ils dealent, ils font des trafics en tout genre. Ils jouent aux voyous. Il font les loubards pour rigoler.
Saïd lui, regarde ça de loin. Il se sent même coupable d'avoir honte, d'avoir honte d'habiter dans un HLM où la télé tourne toute la journée, où on ne part pas en vacances, où les gens se disputent. Comme il aimerait être ailleurs Saïd.
Du haut de son petit âge, il questionne avec beaucoup de sincérité, de simplicité, de justesse, la notion de déterminisme social, d'origine et d'identité tout simplement..
C'est un grand classique, un essentiel pour moi !