Home - Poche

C'est un peu l'inventaire, brossé en un court roman des horreurs de la guerre, de toutes les injustices et les violences subit par les afro-américains.
Et finalement, la brièveté des situations, de leurs récits interpelle : et si cette brièveté n'était pas le reflet de l'indifférence de l'histoire...
Mais la littérature est là, allons retrouver Colson Whitehead, Harper Lee ou encore Harriet Beecher Stowe.

Un livre poignant, fort. Une plume simple mais pas simpliste, emprunte de sensibilité. Première fois que je lis Toni Morrison, et si j'avais su que cette auteure me plairait autant, j'aurais commencé à lire ces livres depuis bien longtemps.

• Emouvant
• Vibrant
• Merveilleux

Impatience qui ne rime pas toujours avec lecture dévorante. Une lecture qui ne s'est pas faite d'une seule traite, et pourtant, Home est un court récit (150 pages et quelques) avec des phrases concises et des mots simples.
Mais un chemin flou au début (du livre). C'est le brouillard, puis au fil des pages, il se dissipe, laissant place au soleil. Belle métaphore. C'est celle qui correspond au mieux à l'histoire et à ma compréhension : soit au début, au milieu et à la fin du livre.
Un livre qui reste poignant, émouvant et plein de « désespoir ». Oui, plein « des espoirs » d'humanité, de sagesse, de bonté.

Un roman magnifique et tragique, qui donne à penser à son lecteur. Une très belle lecture qui ne s'évapore pas facilement. Toni Morrison tient son lecteur et le conduit où elle le souhaite avec une grande virtuosité.

• Passionnant
• Emouvant

J'avais un peu d'appréhension à lire ce texte "ramassé" de Toni Morrison, moi qui ne suis pas adepte des formes courtes et des ellipses. De plus, j'avais adoré "Beloved" quand j'étais adolescente, or ce texte est bien loin du roman qui a fait son succès.

Bref, je me lance tout de même, et au final, je ne suis pas déçue.

Oui, le texte est concis, mais la force de la plume de l'auteure fait que l'on comprend à demi-mots.

Certes, le texte est haché, entre les souvenirs de Corée et le retour au présent, mais il représente le va-et-vient de la mémoire de Frank.

La ségrégation est abordée en creux, jamais décrite directement. Car le lecteur, comme les noirs, ne pouvait s'expliquer le pourquoi du comment, ni lutter contre ce système.

L'image que je retiendrai :

Celle du soleil qui soigne le mal de Cee, la soeur de Frank.

• Emouvant
• XXe siècle
• Vibrant
• Etat-Unis
• Frank Money
• Ycidra (Cee) Money

Livre à la fois « coup de poing » et « road movie », « Home » est bien le retour chez lui d’un homme, Frank, noir originaire de Lotus en Géorgie. Toni Morrison réussit en si peu de pages à nous conter la vie d’un homme dans sa chronologie et dans son for intérieur. Frank et Ycidra (dite Cee) Money grandissent à Lotus en comprenant qu’ils ne pourront pas y rester s’ils veulent vivre. Frank s’engage dans l’armée et part pour la Corée faire la guerre. Cee s’enfuit avec le premier homme qu’elle croit aimer et qui l’abandonnera. Commence alors le cheminement pour l’un et l’autre qui les réunira pour se sauver la vie mutuellement à Lotus et nulle part ailleurs. Ce livre évoque une triste réalité, une banale histoire de « blacks » dans les années 50 aux Etats-Unis, s’il n’était le talent d’écriture et d’auteur de Toni Morrison qui nous plonge dans une ambiance profondément humaine, nous conduit à son rythme désaccordé sans jamais nous perdre et nous mène au simplissime constat qu’on est rien sans les autres, bons ou mauvais, et que tout n’est pas noir ou blanc, ni même gris. Un livre qui restera en bonne place dans ma bibliothèque et que je relirai car, tel un tableau d’un peintre impressionniste dont les touches de couleurs changent en fonction de la lumière, les mots d’ « Home » composent des phrases qui s’interprètent différemment selon notre état d’âme.

• Passionnant
• Bouleversant
• Révoltant

A travers une histoire riche et complexe, animée par de nombreux souvenirs intenses, Toni Morrisson réussit à entrainer le lecteur dans son Amérique injuste et révoltante. Un voyage éprouvant pour le lecteur qui devient peu à peu témoin de la reconstruction partielle de Frank, de ses souffrances, de ses craintes et de ses espoirs. Un voyage initiatique, riche, complexe et d'une incroyable puissance narrative qui porte le lecteur jusqu'à l'insoutenable. Un récit terrible porté par une écriture fine et puissante. Une véritable réussite pour ce petit roman, une prouesse d'auteur affirmé. Un talent incontestable.

http://art-enciel.over-blog.com/article-home-de-toni-morrison-114865408.html

• XXe siècle
• Georgie
• ségrégation
• guerre de Corée
• amour fraternel

Lorsque j'ai posé la question de ce qu'elle faisait lire à ses élèves de l'Université de Boston à une jeune professeur de littérature américaine rencontrée cet été sur les bords de la Garonne , elle m'a simplement répondu: Toni Morrison...
Cette grande dame de la littérature américaine n'a plus grand chose à prouver, pourtant son dernier roman fort court contient tous les thèmes chers à l'auteur, l'enfance , la ségrégation et son lot de violences, la guerre et ses ravages physiques et psychologiques , la culpabilité et la rédemption et comme bouée de sauvetage, l'amour fraternel.
c'est un livre magnifique à l'écriture précise et forte qu'il faut absolument lire.
Trop parfait ou trop concis, manque pour moi un petit quelque chose pour le classer dans mes coups de cœur !

je ferme le livre en restant sur ma faim . Jusqu'à ce jour je suis toujours entrée facilement dans l'univers de Toni Morrison ,bouleversée par les histoires du peuple noir. Cette fois ci j'ai l'impression d'être passée à côté, sans émotion .Et j'en suis très déçue.

Toni Morrison nous emmène en Georgie, dans les années cinquante. Son héros, Franck Money possède un nom qui regorge d'ironie puisque, comme ses parents, il ne roule pas sur l'or, est enfermé dans un hôpital psychiatrique pour une raison qu'il ignore. Une lettre lui annonçant que sa soeur est en danger le pousse à s'enfuir. Nous suivons à la fois son parcours mais aussi les pensées de sa soeur et de son ancienne maîtresse Lily qui l'a quitté.

Comme dans la plupart des romans de Toni Morrison, l'arbre symbolise à la fois l'attachement à sa terre et la violence des hommes qui lynchent les afro-américains. C'est l'histoire de M.Crawford et de son magnolia qui émeut ici. Si Home contient des thèmes très intéressants et celui des expériences médicales faites sur les afro-américains en est un, j'ai été frustrée à la fois par le petit nombre de pages et donc le manque d'étoffement des histoires mais aussi et surtout par la langue qui n'est pas aussi poétique que dans des romans comme Beloved ou Un don. J'aime l'univers féminin de Toni Morrison et je préfère quand ses personnages principaux sont uniquement féminins. Et en ce qui concerne la traduction, j'ai été gênée par l'utilisation de "soi-même" quand j'aurais moi utilisé "lui-même" et cela revient plusieurs fois.

• Passionnant
• Emouvant
• XXe siècle
• USA
• Georgie

Une rentrée littéraire est aussi l'occasion de découvrir ou re découvrir une ou un auteur que l'on a déjà pu apprécie par ailleurs. Pour moi et comme beaucoup ce fut "Beloved" qui fut un coup de coeur et me fit découvrir Toni Morrison, je me suis donc réjouis de pouvoir lire son nouveau roman lorsque les blogs et la presse se firent l'écho de cette nouvelle parution.

"Home" est indiscutablement dans la droite lignée du combat contre la ségrégation raciale, toujours latente dans la communauté américaine à l'égard de sa population noire.
Avec "Home", le lecteur est plongé dans un roman choral pendant lequel il va suivre une partie de l'histoire de la famille Money, famille noire et plus particulièrement de la fratrie constituée par Frank et sa soeur Cee, ressortissants de l'état américain de Georgie et de la ville de Lotus où toute la famille s'est retrouvée, victime de la ségrégation, après avoir été chassé du Texas.

Partant d'un souvenir tragique où, enfants, ils vont assister à l'enterrement sauvage d'un noir, probable victime d'un incident raciste (le lecteur et les héros du livre n'en auront les détails qu'à la fin du livre), Toni Morrison va construire son récit, constitué de différents témoignages, autour du retour de Frank Money de Corée où il s'est battu pour les Etats - Unis (pays bien peu reconnaissant) avec ses amis d'enfance et en est rentré brisé par le souvenir des ses frères d'armes tombés comme des souvenirs troubles de sa rencontre avec une enfant coréenne, de ses essais de ré-intégration dans la société américaine et de son retour à Lotus pour sauver sa soeur gravement maltraitée.

Périple au coeur des USA, parsemé de souvenirs de Frank; de sa soeur Cee, de leurs parents et grands parents avec leur histoire chahutée marquée par les mesquineries et la violence d'une société blanche, souvent raciste, trop rarement humaniste et où même le sacrifice des ces noirs américains dans les conflits militaires pour les Etats - Unis reste insuffisant pour les intégrer.

Ainsi par touche sensible, avec un style fluide et exceptionnel, le lecteur va de nouveau céder aux charmes de l'écrivain, de ses combats, réunir les pièces éparses de l'histoire des Money et mettre en musique une partition toujours aussi belle. Un bémol toutefois, on est parfois au début de ce livre un peu désarçonné par l'entrée en matière et ce récit qui semble décousu mais tout est clair à la fin de notre lecture.

Ma Note : 18 / 20.

Un roman court, tout en retenu, en sous-entendus. Je m'attendais à une charge plus lourde contre la guerre et le racisme. L'histoire de Frank et Cee est terrible, mais j'ai trouvé le récit très détaché, très neutre, donc j'ai eu du mal à m'émouvoir vraiment (je ne sais pas ce que j'ai en ce moment, j'ai du mal à me plonger COMPLETEMENT dans ce que je lis, ça m'énerve !). Et j'ai été étonnée par les quelques chapitres en italique, où le personnage principal, Frank, prend la parole et apostrophe directement le narrateur... Mais sinon, dans l'ensemble, un bon moment de lecture qui réussit à terminer sur du positif, de l'espoir, malgré la noirceur du propos de départ. (octobre 2012)

Nous sommes dans les années 50. Un homme noir, revenu de la guerre de Corée prends la route pour rejoindre sa sœur qui est malade. Il va traverser l’Amérique pour la rejoindre.
Une belle écriture, des personnages touchants, Toni Morrison a écrit un superbe roman, qui se lit d’une traite. Beaucoup d’images nous interpellent, nous sommes dans l’Amérique profonde et quelques notes de jazz chuchotent à nos oreilles. Toni Morrison nous décrit parfaitement les paysages mais aussi les sentiments de ces personnages.
Un livre coup de cœur de la rentrée littéraire 2012.

Sud des Etats-Unis, dans les années 50, Frank Money soldat durant la guerre de Corée doit à tout prix retrouver sa sœur Cee. Ce voyage chaotique sera l'occasion pour Frank de revenir sur sa vie et sur sa condition de noir dans une société raciste.

Comment retrouver le goût de vivre lorsque l'on est désiré nulle part et incompris. Frank ne peut raconter à personne ce qui le traumatise et encore moins le secret qu'il garde enfuit en lui et que l'auteur dévoilera à la toute fin.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le roman au départ sans trop savoir pourquoi puis très vite tout c'est enchainé et je me suis attachée à ce frère et cette sœur pour qui la vie ne fut jamais un long fleuve tranquille.
Une très belle histoire qui met en lumière un sujet dont l'Amérique tente aujourd'hui de se défaire sans succès.

Ce roman est mon tout premier Toni Morrison et il ne sera surement pas le dernier. J'ai déjà repérer deux autres romans à la bibliothèque donc encore une fois une histoire à suivre.

• Vibrant

Toni Morrison est souvent dure et dérangeante. Ce livre rassemble tous les thèmes qui lui sont chers; la ségrégation, la condition de la femme au sein de la communauté noire, l'histoire des noirs américains... mais en laissant entrevoir une ouverture d'évolution et d'insertion. Je le trouve beaucoup plus constructif et c'est pour cela qu'il me parle plus que les autres. Dénoncer c'est bien encore faut il laisser entrevoir des solutions

• Passionnant
• Emouvant

Dans Home, Toni Morrison est fidèle à son combat, celui de dénoncer les violences de la ségrégation et les blessures faites au corps et à l'âme du peuple noir.
Frank Money représente toutes les vicissitudes faites à son peuple. Sa famille fut chassée du Texas par les blancs. Réfugiée à Lotus chez les grands-parents, les parents mènent une vie harassante dans les champs de coton jusqu'à s'épuiser et laisser les deux enfants, Frank et Cee à la garde de la grand-mère Lénore, égoïste et méchante. Frank se sent investi de la protection de sa jeune sœur.
Seule issue pour lui, il s'engage avec ses deux amis, Mike et Stuff, dans l'armée. Là, il supporte les atrocités de la guerre de Corée et reste impuissant devant la mort de ses deux meilleurs amis.
" Fini, les gens que je n'ai pas sauvés. Fini, regard mourir les gens qui m'étaient proches. Fini."
Aussi, à sa démobilisation, pourtant meurtri par les cauchemars de guerre, blessé par les attaques de rue, Frank traverse le pays pour rejoindre sa sœur en danger.
Au travers de ce voyage, Toni Morrison évoque la ségrégation, le soutien des frères de la même communauté, le maccarthysme, l'eugénisme, les violences de la guerre.
Home est un roman court mais percutant avec de très beaux personnages comme Frank mais aussi Lily, sa petite amie qui lutte pour s'en sortir ou Billy qui aide spontanément Frank. Cee est le symbole de la souffrance depuis sa naissance mais aussi celui de la survie.
Le roman est remarquablement construit avec un même évènement en début et fin de livre qui montre toute l'évolution des personnages, leur quête de rédemption et leur volonté de retour aux racines. L'auteur insère des paragraphes en italique qui cadre la véritable histoire grâce aux confessions intimes de Frank.
Thomas, le jeune fils de Billy exprime toute l'humanité de ces êtres meurtris avec cette jolie réponse:
" -Quel métier tu veux faire quand tu seras grand?
De la main gauche, Thomas tourna la poignée et ouvrit la porte.
- Homme, répondit-il, puis il sortit."

Ni agacement ni émerveillement, ni désintérêt ni intérêt, ni désagréable ni agréable, peut-être suis je passé à côté de quelque chose, mais l'impression d'avoir lu un livre qui ne raconte pas grand chose, dans un style neutre. Pas de critique acerbe ni élogieuse pour une fois, juste des questionnements, qu'ai-je loupé, que n'ai-je pas compris, que n'ai-je pas vu ? Pour moi, un roman fade sur la ségrégation, qui en dit trop peu pour un roman du XXIe siècle, après tous ceux qui ont dit bien plus.