Du vivant de François Mitterrand, Michel Winock a « été un citoyen français comme un autre, alternant entre le consentement et la désapprobation ».
Cette biographie a permis avec le recul d'analyser « une vie pour comprendre un homme et un moment de notre histoire, en tirer le plus possible de vérité, sans prononcer de verdicts ».
Comme l'écrit l'auteur, il n'est pas « nécessaire de reconstituer au jour le jour la vie de François Mitterrand pour pénétrer la complexité du personnage et apprécier le rôle qu'il a joué dans l'histoire politique » de la France. Dans cette étude passionnante, Michel Winock s'attache donc avant tout au parcours intellectuel et politique de l'ancien président de la République.
Mais pour bien comprendre ce personnage, il faut également s'intéresser au paysage intérieur de Mitterrand. Chez ce dernier, « le privé et le public paraissent si intimement noués que l'un n'est intelligible précisément qu'à la lumière de l'autre ».
Il apparaît clairement dans cette étude que François Mitterrand était certes un grand stratège, un artiste de la politique. Il se distinguait « par son charme personnel, ses talents oratoires, ses intuitions politiques et, plus encore, l'ambition tenace de se forger un « destin national ».
La France, qui depuis l'instauration de la Ve République, ne connaissait pas l'alternance a été rendue possible grâce à Mitterrand. Ce dernier, malgré son opposition farouche aux institutions de 1958 (« le Coup d’État permanent »), a permis de consolider les institutions. Il a réalisé « ce qui fut considéré comme le meilleur de sa politique extérieure : la mise sur les rails de l'Union Européenne »
Mais, comme le note Michel Winock, il n'était pas un visionnaire. Le constat est patent concernant la décolonisation mais également vis à vis de l'URSS et de la chute du Mur de Berlin.
L'histoire de François Mitterrand se confond avec celle de « l'histoire de la gauche dans la seconde moitié du XXe siècle. C'est lui qui a mis sur pied l'union de la gauche. Cette stratégie, analyse Michel Winock, a réussi à François Mitterrand mais elle a eu pour conséquence « de figer le système des alliances au détriment de toute souplesse politique ». Il n'a pas permis la refondation du socialisme français. Si, à partir de 1983, le Parti Socialiste devenait un parti social-démocrate de fait, il ne l'a jamais admis. Par ses silences, François Mitterrand porte une responsabilité sur « la mauvaise conscience socialiste d'être devenus des « sociaux-démocrates ».
Face à ce constat, on peut se demander si François Mitterrand peut-être vu dans l'histoire comme un grand chef d’État ? Au vue de l'ensemble de son analyse, Michel Winock écrit à ce sujet qu'il « est permis de rester dubitatif ».
Une biographie passionnante !
Du vivant de François Mitterrand, Michel Winock a « été un citoyen français comme un autre, alternant entre le consentement et la désapprobation ».
Cette biographie a permis avec le recul d'analyser « une vie pour comprendre un homme et un moment de notre histoire, en tirer le plus possible de vérité, sans prononcer de verdicts ».
Comme l'écrit l'auteur, il n'est pas « nécessaire de reconstituer au jour le jour la vie de François Mitterrand pour pénétrer la complexité du personnage et apprécier le rôle qu'il a joué dans l'histoire politique » de la France. Dans cette étude passionnante, Michel Winock s'attache donc avant tout au parcours intellectuel et politique de l'ancien président de la République.
Mais pour bien comprendre ce personnage, il faut également s'intéresser au paysage intérieur de Mitterrand. Chez ce dernier, « le privé et le public paraissent si intimement noués que l'un n'est intelligible précisément qu'à la lumière de l'autre ».
Il apparaît clairement dans cette étude que François Mitterrand était certes un grand stratège, un artiste de la politique. Il se distinguait « par son charme personnel, ses talents oratoires, ses intuitions politiques et, plus encore, l'ambition tenace de se forger un « destin national ».
La France, qui depuis l'instauration de la Ve République, ne connaissait pas l'alternance a été rendue possible grâce à Mitterrand. Ce dernier, malgré son opposition farouche aux institutions de 1958 (« le Coup d’État permanent »), a permis de consolider les institutions. Il a réalisé « ce qui fut considéré comme le meilleur de sa politique extérieure : la mise sur les rails de l'Union Européenne »
Mais, comme le note Michel Winock, il n'était pas un visionnaire. Le constat est patent concernant la décolonisation mais également vis à vis de l'URSS et de la chute du Mur de Berlin.
L'histoire de François Mitterrand se confond avec celle de « l'histoire de la gauche dans la seconde moitié du XXe siècle. C'est lui qui a mis sur pied l'union de la gauche. Cette stratégie, analyse Michel Winock, a réussi à François Mitterrand mais elle a eu pour conséquence « de figer le système des alliances au détriment de toute souplesse politique ». Il n'a pas permis la refondation du socialisme français. Si, à partir de 1983, le Parti Socialiste devenait un parti social-démocrate de fait, il ne l'a jamais admis. Par ses silences, François Mitterrand porte une responsabilité sur « la mauvaise conscience socialiste d'être devenus des « sociaux-démocrates ».
Face à ce constat, on peut se demander si François Mitterrand peut-être vu dans l'histoire comme un grand chef d’État ? Au vue de l'ensemble de son analyse, Michel Winock écrit à ce sujet qu'il « est permis de rester dubitatif ».
Une biographie passionnante !