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"C'est ainsi que les aéroports ont maintenant des "lignes
domestiques" et non plus intérieures ; que les divers guichets
ne donnent plus de renseignements, mais des "informations" et
qu'on n'occupe plus un lieu, mais un "site", qui deviendra un
"sanctuaire", si peu qu'on le défende avec des armes
décalquées, "conventionnelles"ou non, comme les "missiles de
croisière"." Le français ne s'apprend pas, il se conquiert.
C'est
un éternel hors-la-loi dont le domaine d'action rejoint un
monde plus vaste que l'Hexagone. Fuyant les "autoroutes" du
langage automatisé que préconisent les ministères ; ruant dans
les brancards du style académique, le français, traqué de toutes
parts, riposte et tend ses embuscades… poétiques. Gare à "feu
follet" : à l'autre bout du monde, il devient soudain "Fou
forêt". "Coloquintes !Volubilis ! hé, clématites !" ne sont plus
de vulgaires injures dans la bouche de Céline, mais tout un
jardin extraordinaire aux réminiscences théologiques.
Quant
aux "âmes chaudes" de Strasbourg, c'est un paradis
introuvable que dissimule le délicieux plat de saucisses
qu'elles désignent. Promesses bien françaises ? Tant pis si les
"péripéties" invoquées par le général de Gaulle au cours de la
guerre d'Algérie firent oublier leur sens initial de
"catastrophe". Qu'importe si le célèbre "J'ai la haine" des
cités,- qui ranime le mot de César - dépasse la sociologie… Le
français a du coeur.
Ne résista-t-il pas longtemps à la "mort",
en lui opposant le "trépas"? II est vrai qu'il tient
essentiellement son savoir-vivre de la saveur : à mi-chemin
entre le savoir et la sagesse… Une leçon de panache, de poésie
et d'humour signée Philippe Barthelet.