Avec Ferreira de Castro j'ai rencontré enfin un écrivain qui sait évoquer comme personne les beautés et les horreurs de l'Amazonie, décrire la nature du tropique, noter les bizarreries, les caprices, les extravagances qui naissent sous ce climat d'eau et de feu, mais encore parler des hommes qui habitent cette terre, qui vivent, qui luttent, qui souffrent dans les clairières de la forêt vierge, les sauvages, les primitifs, les autochtones, les natifs, les "caboclos ", les paysans libres, les ouvriers agricoles, les colons, les planteurs, les négociants, mais aussi les transplantés et les émigrants - et, parmi ces derniers, un civilisé comme Ferreira de Castro lui-même, qui est allé en forêt non pour écrire un livre ou par curiosité, mais comme le plus humble des émigrants portugais pour y gagner son pain, et qui, des années plus tard, s'est vu contraint d'écrire son fameux roman sur l'Amazonie pour se libérer d'une hantise. Blaise Cendrars.