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Lorsqu'au début des années 1980, le débat sur la flexibilité du travail s'impose sur la scène sociale, le travail salarié à domicile est désigné comme la forme d'emploi flexible par excellence. Le paradoxe est pourtant de taille. Si le travail à domicile est le tremplin du développement du salariat à l'ère du capitalisme naissant, il est dans le même temps condamné à disparaître avec l'affirmation de ce nouveau système.
Avec l'avènement de la grande entreprise, ces P. M. E. en chambre sont condamnées à la marginalisation. La résistance a pourtant été rude : après la disparition des paysans-ouvriers qui filaient et tissaient à domicile, la machine à coudre a soutenu, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le développement du salariat féminin. Devenu aujourd'hui marginal, le travail à domicile connaît les prémices du renouveau.
Cette timide renaissance s'impose grâce à un recours accru aux formes les plus traditionnelles mais, surtout, grâce à la télématique : c'est la métamorphose du télétravail. Quelle leçon peut-on tirer de cette longue histoire et quelles perspectives nouvelles le travail à domicile peut-il encore ouvrir ? A ces questions, le présent ouvrage répond en brossant le tableau des métamorphoses successives du travail à domicile et en analysant les multiples conséquences sociales de la flexibilité du travail vécue au quotidien.