Un instant, je me mets en position, pieds à 10h10, corps bien droit, bras en arceaux, mains souples et, me voici parée pour lire « Danseur ».
Rudolf Noureïev fut quelqu’un de très entouré, en bien ou en mal et c’st cet entourage qui raconte sa vie. Une vie faite pour et par la danse, je devrais écrire Danse tant Noureïev incarne ce mot.
Il incarne également la résistance à un mode de culture, à un monde politique que lui, petit paysan tatare fou de liberté, de Sa liberté, niant toute autorité autre que celle de la danse a payé au prix cher : l’exil volontaire.
Post
coitum omne animal triste est (j’étale mon ignorance) lui convient comme un gant, plutôt comme un collant. Que de fornications, foutrages, alcool, drogues et autres douceurs dignes des années 70 dans ce livre et pourtant, Rudolf Noureïev, avec sa grosse tête, n’est pas heureux.
La fuite en avant de cet homme a quelque chose de troublant. L’âme russe dans toute sa splendeur, enfin selon les on-dit, capable de grosses colères comme de la plus grande générosité, incapable de se restreindre dans l’effort comme ailleurs.
Autant le livre est brillant, lyrique enthousiasmant autant le personnage côté coulisse et vie privée est pathétique. J’ai aimé l’écriture de Colum Mac Cann. Ne me demandez pas de démêler le vrai du roman, la réalité de la fiction, j’en suis totalement incapable, c’est avant tout le privilège d’un bon roman, d’autant que j’ignore tout de la biographie du danseur.
Le livre est brillant. Rudy dans ses orgies seventies ne m’a pas trop enthousiasmée et je l’ai laissé un peu de côté pour me consacrer à Rudolph que j’ai suivi avec un grand intérêt. Noureïev a le goût et le besoin d’un travail forcené, la passion qui l’habite transcende ses douleurs, depuis qu’enfant, il dansait pour les blessés de l’hôpital et qu’il rêvait en écoutant Tchaïkovski à la radio. Rudik n’est que blessures jamais refermées, cette famille trop tôt quittée, cet exil volontaire mais très surveillé. Il n’a jamais supporté de ne plus voir sa mère et ce ne sont pas les coups de fil surveillés qui changèrent les choses. Il a essayé d’oublier le petit garçon en ne restant jamais plus d’une semaine au même endroit, en multipliant les représentations avec sa grande amie Margot Fonteyn, en brûlant la chandelle par les deux bouts.
Un vrai coup de cœur pour le chaussonnier anglais qui vit pour son art, qui est capable de créer des chaussons selon le pied du danseur. « Mais ce qu’il fait est magnifique ! Il a consacré des heures de travail à ces chaussons, à vérifier le moindre détail. J’ai senti comme une énergie nouvelle rien qu’en les essayant. »
Passion Danse
Un instant, je me mets en position, pieds à 10h10, corps bien droit, bras en arceaux, mains souples et, me voici parée pour lire « Danseur ».
Rudolf Noureïev fut quelqu’un de très entouré, en bien ou en mal et c’st cet entourage qui raconte sa vie. Une vie faite pour et par la danse, je devrais écrire Danse tant Noureïev incarne ce mot.
Il incarne également la résistance à un mode de culture, à un monde politique que lui, petit paysan tatare fou de liberté, de Sa liberté, niant toute autorité autre que celle de la danse a payé au prix cher : l’exil volontaire.
Post coitum omne animal triste est (j’étale mon ignorance) lui convient comme un gant, plutôt comme un collant. Que de fornications, foutrages, alcool, drogues et autres douceurs dignes des années 70 dans ce livre et pourtant, Rudolf Noureïev, avec sa grosse tête, n’est pas heureux.
La fuite en avant de cet homme a quelque chose de troublant. L’âme russe dans toute sa splendeur, enfin selon les on-dit, capable de grosses colères comme de la plus grande générosité, incapable de se restreindre dans l’effort comme ailleurs.
Autant le livre est brillant, lyrique enthousiasmant autant le personnage côté coulisse et vie privée est pathétique. J’ai aimé l’écriture de Colum Mac Cann. Ne me demandez pas de démêler le vrai du roman, la réalité de la fiction, j’en suis totalement incapable, c’est avant tout le privilège d’un bon roman, d’autant que j’ignore tout de la biographie du danseur.
Le livre est brillant. Rudy dans ses orgies seventies ne m’a pas trop enthousiasmée et je l’ai laissé un peu de côté pour me consacrer à Rudolph que j’ai suivi avec un grand intérêt. Noureïev a le goût et le besoin d’un travail forcené, la passion qui l’habite transcende ses douleurs, depuis qu’enfant, il dansait pour les blessés de l’hôpital et qu’il rêvait en écoutant Tchaïkovski à la radio. Rudik n’est que blessures jamais refermées, cette famille trop tôt quittée, cet exil volontaire mais très surveillé. Il n’a jamais supporté de ne plus voir sa mère et ce ne sont pas les coups de fil surveillés qui changèrent les choses. Il a essayé d’oublier le petit garçon en ne restant jamais plus d’une semaine au même endroit, en multipliant les représentations avec sa grande amie Margot Fonteyn, en brûlant la chandelle par les deux bouts.
Un vrai coup de cœur pour le chaussonnier anglais qui vit pour son art, qui est capable de créer des chaussons selon le pied du danseur. « Mais ce qu’il fait est magnifique ! Il a consacré des heures de travail à ces chaussons, à vérifier le moindre détail. J’ai senti comme une énergie nouvelle rien qu’en les essayant. »