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Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.
La nature pour se recentrer (et picoler!)
Sylvain Tesson n'est plus à présenter, pourtant je découvre seulement aujourd'hui cet auteur avec ce récit qui sous la forme d'un journal de bord retrace ses six mois de vie passées au bord du lac BaÏkal. Tesson nous confie son désir de se retirer du monde, de se poser loin de tout, mais surtout d'arrêter de courir. Habitué à la folie du voyage, à la course de la destination, à l'ivresse de l'aventure, il fait ici l'expérience de l'introspection, de l'immobilité. Véritable méditation de l'instant présent, Sylvain tesson se ressource auprès de la nature sauvage. Tel un ermite, réfugié dans sa cabane, se nourrissant de pêche, de pâtes déshydratées au ketchup mais surtout de litre de vodka et de lecture, c'est une véritable réflexion sur notre société en péril que nous offre l'auteur, (mais aussi un portrait plutôt drôle des Russes). J'ai beaucoup rit!
Rythmée par des propos sur la société de l'Homme moderne, portée par un élan philosophique, l'aventure de Sylvain Tesson est un véritable plaisir de lecture. Il nous donne l'envie furieuse de se réfugier dans une cabane loin du bruit du monde et d'observer la nature avec une bonne bouteille à porter de mains et de bons bouquins sur l'étagère...