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À découvrir
Quelle écriture, personnelle, acérée, mordante. La page treize (folio) est un bijou : un long paragraphe d'une page, une seule phrase en fait, sans sujet. Dense et virtuose.
Ce récit nous plonge dans une micro société avec ses codes : une bande de jeunes, un peu désoeuvrés et défavorisés se retrouvent et se mesurent en sautant d'un rocher. Un inspecteur de police atypique les regarde de son bureau, une jeune fille de bonne famille s'y mêle. En toile de fond un trafic de stupéfiant. Portrait d'une ville i : Marseille.
Marseille. Plein été.
Des gamins, équilibristes, sur la corniche.
Vertige, émois adolescents. Soleil brûlant. Chaleur, lumière saturée.
Des mots qui claquent, en prise avec notre temps, avec les éléments.
Roman classique ou roman policier ?
Un subtil entre-deux. Juste avant le saut, ce saut vers cet inconnu qui nous aspire et nous attire tous un jour.
Il y a le ciel, le soleil et … la mer.
Il y a des auteurs qui racontent des histoires avec des mots. Et puis il y a ceux dont les mots racontent des histoires. Maylis de Kerangal est de ceux-là. Et ceux-là sont les plus touchants car leurs mots sont si sensiblement incarnés qu’ils vous transportent dans un monde qui n’existe que par eux.
C’est donc toute cette bande d’adolescents rebelles de la Corniche Kennedy qui prend vie sous nos yeux à la lecture de ce roman. On se retrouve avec eux en maillot de bain à cramer sous le soleil, le corps salé, les yeux éblouis. Et avec eux cet élan dans le vide, ce saut périlleux
qui agace les adultes trop rangés, trop rigides, trop frustrés ou trop... Nicolas S ?
Quelle jouissance de défier avec eux les lois, de l’apesanteur et de cette ville qui ne les comprend pas ! Et quel plaisir de retrouver cette impression de liberté si pleine et entière, décuplée par cette sensualité, cette sensibilité du corps si particulière aux étés passés au bord de la mer...
Un grand merci et un grand bravo à Maylis de Kerangal pour ce livre qui m’a littéralement fait vibrer !
ennuyeux
J'ai parfois retrouvé dans ce roman la belle plume de Maylis de Kerangal mais soyons honnête, elle n'est pas aussi belle que dans Réparer les vivants qui est bien plus abouti. Son amour des détails m'a fait sourire, surtout quand elle décrit un baiser entre ados et qu'elle n'oublie pas de mentionner la bave qui se dépose au coin des lèvres. J'avoue que je n'ai pas été emballée par l'histoire et pourtant, je trouve que Maylis de Kerangal décrit bien le quotidien d'une bande d'ados, de ces garçons et filles et qui se regardent du coin de l'oeil mais aussi de la montée de la tension à la fois du côté des ados et de la police. C'est sans aucun doute un roman maîtrisé mais qui m'a un peu ennuyée.