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Est-ce que notre aptitude à juger, à distinguer le bien du mal, le beau du laid, est dépendante de notre faculté de penser ? Tant d'années après le procès Eichmann, Hannah Arendt revient dans ce bref essai, écrit en 1970, à la question du mal. Eichmann n'était ni monstrueux ni démoniaque, et la seule caractéristique décelable dans son passé comme dans son comportement durant le procès et l'interrogatoire était un fait négatif : ce n'était pas de la stupidité mais une extraordinaire superficialité.
La question que Hannah Arendt pose est : l'activité de penser en elle-même, l'habitude de tout examiner et de réfléchir à tout ce qui arrive, sans égard au contenu spécifique, et sans souci des conséquences, cette activité peut-elle être de nature telle qu'elle conditionne les hommes à ne pas faire le mal ? Est-ce que le désastreux manque de ce que nous nommons conscience n'est pas finalement qu'une inaptitude à penser ?
"La manifestation du vent de la pensée n'est pas la connaissance....
....; c'est l'aptitude à discerner le bien du mal, le beau du laid. Et ceci peut bien prévenir des catastrophes...(....)"p73
LE texte idéal pour entrer dans la pensée de l'immense Hanna Arendt. Y sont examinés les rapports entre la pensée, le jugement et la conscience. Y figurent en personnages principaux l'odieux Eichmann et le divin Socrate. Les "considérations morales" sont un modèle du genre, une vraie leçon de philosophie, dense, argumentée, et vivante. Précieux...