Il est bon ce Luchini ! Et dire qu’il se bonifie un peu plus à chaque saison. Il faudrait qu’il soit éternel, nous finirions par voir se dessiner la perfection! Et voilà maintenant qu’il s’essaie avec bonheur à l’écriture… Ce “Comédie française” est un véritable petit miracle de délices. Miracle parce qu’au fond la vie de Luchini en est un ! Comment ce moineau parisien est-il devenu l’une des plus belle référence de la langue française dans ce qu’elle a de plus classique ? “La langue vivante, je l’ai pas apprise à l’école. Elle courait quand j’étais
enfant dans le quartier des Abbesses. (…) Le verlan, le louchébem vingt ans avant Renaud composait un cocktail inimitable, un alcool violent. Je ratais tout dans la langue officielle, je réussissais tout dans langue parallèle.” Cet aveu est double : le futur acteur était en délicatesse avec l’école mais déjà il éprouvait un rapport jubilatoire à la langue.
“Comédie française” est une autobiographie savoureuse, Luchini y reprend le fil d’une vie qui l’a conduit d’un salon de coiffure parisien jusqu’à la scène des meilleurs théâtre où ils célèbre la Fontaine, Céline, Molière, Philippe Murray ou encore Nietzsche. On sent bien à le lire qu’il ne vit pas dans l’époque qui lui correspond – sans doute le XVIIeme ou les salons du XVIIIeme auraient-ils mieux convenu à cet esprit mordant - mais à qui il offre cependant le meilleur de lui même parce qu’il est naturellement généreux de ses ébouissements.
Voilà donc un gamin que l’école républicaine a passé par pertes et profits qui revient par la fenêtre grâce au cinéma d’auteur – Rohmer en particulier - et qui va progressivement se forger un personnage hors du commun. Luchini c’est un Depardieu avec un moteur de solex qui finit par tourner comme une formule 1... “Transformer nos épreuves en lumière” disait Nietzsche c’est exactement de cela qu’il s’agit, car Luchini nourrit sa vie de ce qu’il y trouve de plus beau et notre veine c’est qu’il le partage.
Il faut lire “Comédie française” pour la justesse du ton et pour ce regard plein d’affection que l’acteur, et désormais écrivain, porte sur son parcours, ses origines et ce Paris qu’il aime au moins autant que la langue française et ses grands auteurs.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)
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Il est bon ce Luchini ! Et dire qu’il se bonifie un peu plus à chaque saison. Il faudrait qu’il soit éternel, nous finirions par voir se dessiner la perfection! Et voilà maintenant qu’il s’essaie avec bonheur à l’écriture… Ce “Comédie française” est un véritable petit miracle de délices. Miracle parce qu’au fond la vie de Luchini en est un ! Comment ce moineau parisien est-il devenu l’une des plus belle référence de la langue française dans ce qu’elle a de plus classique ? “La langue vivante, je l’ai pas apprise à l’école. Elle courait quand j’étais enfant dans le quartier des Abbesses. (…) Le verlan, le louchébem vingt ans avant Renaud composait un cocktail inimitable, un alcool violent. Je ratais tout dans la langue officielle, je réussissais tout dans langue parallèle.” Cet aveu est double : le futur acteur était en délicatesse avec l’école mais déjà il éprouvait un rapport jubilatoire à la langue.
“Comédie française” est une autobiographie savoureuse, Luchini y reprend le fil d’une vie qui l’a conduit d’un salon de coiffure parisien jusqu’à la scène des meilleurs théâtre où ils célèbre la Fontaine, Céline, Molière, Philippe Murray ou encore Nietzsche. On sent bien à le lire qu’il ne vit pas dans l’époque qui lui correspond – sans doute le XVIIeme ou les salons du XVIIIeme auraient-ils mieux convenu à cet esprit mordant - mais à qui il offre cependant le meilleur de lui même parce qu’il est naturellement généreux de ses ébouissements.
Voilà donc un gamin que l’école républicaine a passé par pertes et profits qui revient par la fenêtre grâce au cinéma d’auteur – Rohmer en particulier - et qui va progressivement se forger un personnage hors du commun. Luchini c’est un Depardieu avec un moteur de solex qui finit par tourner comme une formule 1... “Transformer nos épreuves en lumière” disait Nietzsche c’est exactement de cela qu’il s’agit, car Luchini nourrit sa vie de ce qu’il y trouve de plus beau et notre veine c’est qu’il le partage.
Il faut lire “Comédie française” pour la justesse du ton et pour ce regard plein d’affection que l’acteur, et désormais écrivain, porte sur son parcours, ses origines et ce Paris qu’il aime au moins autant que la langue française et ses grands auteurs.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)