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Dans le chant X de l'"Odyssée" d'Homère et dans toutes les formes ultérieures de ce mythe, la magicienne Circé est présentée comme une femme fatale qui utilise le plaisir pour corrompre les sens des hommes. Dans un style graphique réaliste, le récit proposé ici, bien qu'assez fidèle dans sa chronologie, propose une vision résolument différente de la version d'Homère : raconté du point de vue de Circé, il se place du côté des femmes soumises à la violence de la domination masculine et contraintes de se défendre.
Circé la magicienne
Circé n'est pas âme à se laisser perdre dans les bras d'un homme aussi prestigieux soit-il.
Par le regard de Circé, c'est Ulysse qui se voit tel qu'il est, ce qu'il a fait endurer aux peuples traversés.
Par le regard de Circé, c'est l'homme qui se questionne quant à sa domination sur les femmes.
Comme un rêve chamanique, comme une colère divine, il monte de cette histoire un cri, une puissante convocation des ombres, une folle invocation à lutter pour redevenir bon.
Un dessin magnétique, une atmosphère envoûtante, un récit d'une terrible poésie.
Circé charme, Circé ensorcelle.