"Un pas, une pierre, un chemin de poussière.
Un printemps qui bourgeonne. Au fond bruit un torrent."
1945. La fin de la guerre.
Magda Goebbels est recluse avec ses six enfants dans le führerbunker, gélules de cyanure dans la poche.
Après les avoir revêtus de robes blanches, elle n'attend que l'assaut final pour administrer à sa marmaille la potion fatale.
Voici l'histoire romanesque de Magda Goebbels, délivrée par Sebastien Spitzer, journaliste et historien.
Magda est la femme de Goebbels, bras droit d'Hitler, elle est née "enfant illégitime", élevée par un juif ", folle
amoureuse d'un juif, idolâtrée par des millions d'allemands, elle deviendra la plus puissante femme du troisième Reich.
En parallèle, Ava, petite enfant fragile et muette, née de la prostitution des camps, s'accroche à la vie et tient contre son cœur, dans un rouleau de cuir, les lettres de Richard Friedländer, raflé parmis les premiers juifs, qui crie son amour à sa fille ; Magda.
Ava avance avec les premiers "libérés des camps" sur ces routes longues, froides, et semées d'embûches jusqu'au jour où elle est recueillie par les "sauveurs américains".
Au delà de ce roman, parfaitement construit, né d'un véritable travail d'historien et grâce à son talent de conteur, Sebastien Spitzer nous délivre une belle histoire romanesque : l'histoire de Magda, fille de rien, devenue femme adulée par la société "à la mode du moment".
Rien de manichéen dans ce roman... comme l'était cette guerre... et puis, à cette époque ... qui était blanc ? qui était noir ?
Dès les premiers pages, la narration des "libérés des camps" marchant sur les routes, encore sous le joug de leurs bourreaux, est totalement bouleversante de réalisme.
Quel talent d'écriture !
Ce livre est poignant, percutant, dérangeant.
Le style de Sebastien Spitzer est affûté , sans pathos, d'une finesse absolue.
Le rythme est haletant... comme la marche terrible de ces migrants fuyant les camps.
Des phrases courtes et aiguisées pour une histoire qui vous fera peut-être verser des larmes.
Magda Goebbels l’ambitieuse monstrueuse
Un premier roman très réussi autour de Magda Goebbels qui vous emporte et vous happe dès les premiers chapitres.
Nous sommes fin avril 1945 à Berlin, les derniers membres de la garde rapprochée de Hitler sont retranchés comme des rats dans le bunker situé dans le jardin de la chancellerie du Reich.
Dehors, à l’Est, l’Armée rouge réduit à néant les dernières forces armées du IIIe Reich et à l’Ouest les forces alliées s’apprêtent aussi à rejoindre Berlin.
La prodigieuse idée de l’auteur est de nous conter les derniers jours du IIIe Reich au plus proche de Madga mais aussi d’Aimée, de Judah, de Fela et de sa fille Ava victimes de la Shoah.
Dans le bunker aux odeurs nauséabondes, à l’image de ses occupants, la vie de Magda Goebbels défile sous nos yeux dans une atmosphère suffocante. Tandis qu’au dehors nous ressentons jusque dans notre chair l’acharnement de haine et de destruction des nazis envers leurs prisonniers.
Un roman poignant, fluide, riche d’informations, aux chapitres courts pour mieux saisir l’ensemble des situations.