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Le brouillard sur le mont Aigoual finit par se lever et
apparurent enfin les séquoias géants, acclimatés. La vie
enjambait ravins, gardons, villages et prairies. A la porte de
l'étable, là-bas, loin, la brebis passait la tête. Le sel l'attendait
dans la rigole creusée dans un long tronc suspendu entre deux
arbres au-dessus des callunes en fleurs. La brebis s'arrêtait, et
bêlait. Dans les Carnets des Cévennes, Nadine Ribault nous
raconte les drailles, les fleurs sauvages, le causse Méjean et le
défilé des nuages.
Chemin faisant, sa rêverie et sa réflexion
ouvrent la voie à des questionnements esthétiques, littéraires et
philosophiques, intimes parfois, et à une mise en perspective
de l'acte d'écriture dont elle a une parfaite maîtrise. Ces
Carnets font partie d'une série, les Points d'Appui, où
l'inspiration est insufflée par un lieu. Plus que la description
d'un espace singulier ou le journal d'un voyage, il s'agit de dire
son rapport au monde.
Les Cévennes, décrites en tant
qu'espace montagneux infini et lieu de mémoire, incarnent un
certain esprit de résistance plus que jamais nécessaire
aujourd'hui.