En cours de chargement...
Le vent ride le sable puis efface ou recompose les vagues qu'il a dessinées. La caravane abandonne un sillage d'empreintes discontinues comme une écriture inconnue. Le poète nomade pose des phrases-traces et monte des tentes calligrammes sur l'espace vide de la page. Architectures frêles des poèmes qui n'ont d'existence que par l'assemblage nécessaire mais hasardeux de mots et des métaphores. Tirés des possibles, voués peut-être à la rature du temps.
les poèmes-signes indiquent un quelque part - oasis ou paradis - o0 couleraient l'eau. le lait et le miel de la Poésie toute entière ; ils ne sont encore qu'un brouillon. qu'une forme provisoire d'un autre poème, celui qui demeure caché juste : derrière l'horizon. Cinq chants au lyrisme contenu et épuré : le premier, à deux voix, oh l'homme et la femme modulent l'éblouissement d'une rencontre ; les quatre autres sont ceux d'une solitude où se mêlent les rumeurs rauques de la ville marine.
la mémoire diffuse mais enveloppante du nomade, la brûlure d'être déchiré, l'interrogation lancinante sur soi et sur Vautre. Bruissement sourd d'une voix douloureuse. entaille sur le silence, et ce sillage quelque pan dans le coeur de ceux qui l'auront écouté et vu.