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Boganda savait-il un instant en courant ainsi à la rencontre de la mort, qu'il avait le destin de tout un pays et de tout un peuple entre ses mains ? Nous ne le pensons pas, sinon il aurait été plus prudent afin de parachever l'oeuvre de libération à laquelle il s'est employé toute sa vie durant. Sa disparition est une perte inestimable pour la République centrafricaine qui, de nos jours, peine encore à trouver un leader de cette envergure.
Il était la seule personnalité politique de l'époque à déceler le piège de la Loi-Cadre qui conduisait vers l'indépendance précoce, alors que la colonisation n'avait pas encore formé les élites qui devaient prendre la relève. D'où son discours en faveur d'une décolonisation avant l'application des dispositions de cette loi. Visionnaire, il y voyait déjà les signes avant-coureurs du néocolonialisme.
