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" Résistances de celui qui a souffert mais aussi porosité de l'instant qui empêche d'aller vers ce chemin où se tiennent côte à côte la réponse et sa clé. Instant bombardé sur le rêve et l'espoir ou dilaté sur une méprise engluant la parole, la brisant à la cheville d'une information inodore qui nivelle le sacré, le met en étiquettes, le livre à la saignée des égorgeurs de lumière. L'avènement du matérialisme nous dérobe le ressenti et les coutures du monde s'effacent peu à peu sous la macabre machination des vendeurs d'âmes.
Cependant, sous l'ornière, l'horreur d'une apparente fatalité, brille le sang des Justes qui a nourri ce formidable idéal des nations en marche, piétinant les pogromes, les entreprises d'asservissement, les plaies sourdes puis triomphantes de nos lâchetés édifiées en système, en représentation, scannées sur une aube éternelle qui tremble mais se poursuit sans relâche. La poésie, ici, est le sablier de notre mémoire défaillante." Soisik Libert (extrait de la préface).
