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Parce qu'il se constitue vivement, comme le rappelle Jean-Luc Nancy, autour d'un regard, le portrait, dont la pratique a pu paraître obsolète au siècle précédent, n'a pourtant jamais cessé tout à fait d'interroger voire d'inquiéter les artistes et les oeuvres de ce même 20e siècle. Révélant ainsi son aspect de fantasme ou de fantôme. Si la pratique du portrait de peinture ou de sculpture en notre 21e siècle se retire plus volontiers dans celle de l'autoportrait - jusqu'à essaimer dans le quotidien de simples particuliers, sous les espèces du selfie - elle est aussi redéfinie par la photographie, le cinéma documentaire et celui de fiction.
Bien plus, la diffusion mondiale et instantanée des images assigne au portrait séculaire de nouvelles fonctions : une politique du portrait pourrait venir contrebalancer les portraits politiques, qui tentent encore aujourd'hui de nous asservir. Au travers de curieuses migrations - que le présent ouvrage s'attache à éclairer - entre archéologie, arts plastiques, photographie et cinéma, le portrait pourrait bien à présent se retourner, faire face et, à l'évidence, nous regarder, autrement.
