Dès le départ, quand il a commencé à évoquer Entropia sur son blog ou ailleurs, Maxime Chattam l'a fait en des termes évoquant d'assez grands changements. Des tas de suppositions plus ou moins fantaisistes ont vu le jour sur la toile, mais une chose ressortait du lot. On allait changer de lieux, voire peut-être même de personnages, la situation des Pans comme des Cyniks avait évolué entre la fin du Cœur de la Terre et ce nouvel opus. C’est dans cet état d’esprit que j’ai commencé ce roman, impatiente de retrouver l’Alliance des Trois, et de voir ce qu’il était advenu d’eux.
Dans
ce cadre-là, à l’issue de ma lecture, je ne peux me défaire d’une certaine déception causée par un trop grand sentiment de déjà-vu. Bien sûr, c’est toujours un plaisir de retrouver Ambre, Matt et Tobias, de même que Zélie, Maylis et même l'infect Buveur d’Innocence. Cependant, si l’histoire reste prenante – et c’est clairement le cas, là n’est pas le problème –, j’en suis encore à chercher les grands changements tant attendus. J’ai trouvé certains passages extrêmement redondants avec ce qui s’est passé dans les tomes précédents.
En effet, comme précédemment, l’Alliance des Trois se met en quête de réponses à ses interrogations. Quelle est cette menace qui vient du nord ? Il faut la comprendre pour la combattre. Soit, mais on a déjà lu quelque chose de similaire il n’y a pas si longtemps, non ? Matt est de nouveau confronté à des créatures dont il est persuadé qu’elles sont après lui, et ont un lien avec feu le Raupéroden. Les échassiers sont de retour, accompagnés de toute une ribambelle de créatures immondes – des insectes géants pour la plupart, mais pas que, toute la panoplie des créatures effrayantes y passe, y compris les clowns –, et tout le passage dans l’univers de Ggl m’a rappelé des souvenirs.
Sincèrement, cette partie-là m’a grandement déçue, parce qu’elle n’apportait absolument rien. Heureusement, les chapitres alternent entre les aventures de l’Alliance des Trois, et celles des deux ambassadrices des Pans, Zélie et Maylis, à la Passe des Loups. Toutes deux sont confrontées au Buveur d’Innocence et à ses malversations, et j’ai trouvé le récit de ce qu’elles découvrent nettement plus original, même si là encore, il ressemble fort à la découverte de Hénok et de l’anneau ombilical par Matt et ses amis. Les différents points de vue viennent finalement à point nommé dynamiser le récit.
Entropia semble donc clairement être un tome de transition vers ce qui arrive ensuite, mais il n’a pas vraiment su répondre à mes attentes. Les redondances rendent les choses aisément prévisibles et finalement moins prenantes. Un moment pas désagréable, entendons-nous bien, mais qui laisse un arrière-goût de regret. Les qualités de conteur de Maxime Chattam ne sont plus à prouver, et j’attendais simplement plus de lui. Croisons les doigts pour la suite et notre départ pour l'Europe !
Et de quatre
Quatrième volet de la série Autre-Monde, Entropia reprend des codes déjà bien explorés dans les trois premiers tomes. On retrouve l'alliance des trois, les vilains affirmés, des cynicks...enfin des maturs, toujours aussi antipathiques, des pans prêts à tout pour défendre leur éden. On repart sur des bases bien connues, mais heureusement de nouvelles contrées et de nouveaux personnages permettent d'éviter l'écueil suivant : "on prend les même et on recommence". En ce qui me concerne j'ai bien aimé retrouver l'ambiance d'Autre-Monde, Maxime Chattam nous propose une série divertissante dans laquelle on retrouve de nombreuses références littéraires, mais aussi une cause défendue très intéressante : la sauvegarde de notre planète. Je remercie Babelio ainsi que les éditions Le livre de poche pour m'avoir permis de découvrir ce livre.