Tout l’intérêt de ce livre réside dans sa construction, et surtout dans les procédés narratifs utilisés par l’auteur pour amener d’emblée son lecteur dans son histoire, et l’y accrocher jusqu’à la fin. Je reconnais volontiers, qu’annoncer régulièrement par anticipation, les évènements tragiques qui se produiront à ce fameux lieu-dit Au Noir-Etang, peut en agacer plus d’un…mais en tout cas, c’est redoutablement efficace. Surtout, que l’auteur prend un malin plaisir à manipuler son lecteur, et à l’influencer, et pour finir, à le bluffer.
L’intensité dramatique,
palpable dès les premières lignes ira crescendo, jusqu’à la révélation finale. Elle sera calmée régulièrement par des changements d’époque du narrateur, qui n’est autre que le fils de famille.
Thomas H.Cook a, me semble-t-il, bien fait ressortir le climat sociétal de l’époque, et des lieux, en campant des personnages qui se révèleront plus travaillés qu’il n’en parait. Plus qu’un policier conventionnel, il s’agit là d’un drame psychologique qui dont la finalité s’avère un fait tragique. Ce n’est plus tant le fin mot de l’histoire qui compte, que tout ce qui autour y a conduit. C’est cet aspect-là de l’ouvrage qui m’aura kidnappée dès les premières pages sans que je puisse le lâcher.
Cet ouvrage de bonne facture, prenant sans être lourd, bien aéré et surtout bien mené s’avèrera un excellent compagnon de vacances, ou de voyage.
Cape Cod, policier
Le récit tourne autour du fameux jour, en spirale, et finit par se resserrer lors des dernières pages pour nous apporter le fin mot de l'histoire. Et quel mot !
J'ai aimé le personnage de Mlle Channing, jeune femme libre et gai au début du récit, élevé en Europe au gré des voyages de son père.
J'ai aimé le père de Henry, homme bon et intelligent, malgré ce qu'en dit son fils. Celui-ci, toujours en opposition avec son père, ne comprend pas la bonté de M. Griswald.
Car ce roman est également le roman d'un adolescent, qui veut s'extraire du carcan familial. Mais, encore sous l'emprise de son imagination débordante et sensible, il va commettre l'irréparable.
C'est également un roman sur les apparences, les déductions faciles qui coûtent la vie à des innocentes.
C'est, enfin, un roman sur le mensonge qui gâche votre vie, insidieusement.
L'image que je retiendrai :
Celle du phare de la couverture, qui n'éclaire en rien l'action des personnages, mais qui est omniprésent dans le récit.