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À découvrir
Un roman coup de point, qui nous renvoie dans la réalité de la vie, nous sommes loin de la part de fiction de cette histoire, c'est un roman d'une noirceur extrême, l'auteure avec une grande dextérité nous dépeint la dureté de la vie, le quotidien d'une vie avec son lot de malheur, un univers nauséabond. L'auteure entraîne ses lecteurs ,dans ce monde où la misère est l'élément précurseur, C'est l'histoire de Kiara, jeune fille de 17 ans , qui n'est pas née avec une cuillère en argent, mais dans un milieu loin de la normalité , elle subit la mort de son père, une mère emprisonnée,et
un frère qui vie dans ses rêves, devenir un star reconnue. Là voila seule avec Marcus, comment faire face à cette grande précarité, sur le point d’être expulsé, Son frère ne semble pas remarquer ce désastre,
Kiara , trouve le moyen , peu respectable, mais qui peut ouvrir une porte de sortie dans son malheur, elle décide de vendre son corps , Elle subit violence, manipulation, tous les aléas de la vie nocturne. Elle se lie d'amitié de Trévor, âgé de 9 ans, qui est livré à lui même, sa mère le laisse seul, et à d'autres priorités dans la vie, Il devient le rayon de soleil, une source de bonheur pour la jeune fille
Elle se voit devenir la marionnette, des forces de l'ordre, qui abusent d'elles , elle n'a pas le choix et doit accepter, aucun moyen pour elle de se sortir de ce carcan,Rien ne lui est épargnée. Nous assistons à sa descente dans les méandres de la folie, de la destruction physique et psychologique.
Une jeune femme noire, âgée de 17 ans , prostituée, tout pour l'enfoncer, tout pour l’humilier, une rage de ma part, des hommes sans état d’âmes qui sortiront blanchis, suite à un procès.
L'auteure décrit en profondeur la psychologie de Kiara, un personnage attachant, dégageant de l’empathie, une envie de rallumer la flamme qui s'est éteinte,, la reconduisant dans cet univers anxiogène, glauque, oppressant , angoissant,Un histoire qui m'a chamboulée, Un roman qui peut-être une ode à la vie à l'amour, un espoir que nous gardons au plus profond de notre âme, L'auteure nous a attiré dans son monde du début jusqu'au final, une fin imprévue, et qui m'a pris aux tripes,
Un premier roman, magistrale.
Depuis la mort de leur père et l’internement de leur mère, Kiara, dix-sept ans, et son frère aîné Marcus vivent d’expédients, seuls dans leur appartement miteux d’un quartier noir défavorisé d’East Oakland, sur la côte californienne. Pendant que Marcus, caressant le doux rêve de percer dans le rap, s’échine avec quelques comparses sur un projet d’album qui ne verra jamais le jour, la jeune fille cherche désespérément le moyen de payer leur loyer et d’éviter l’expulsion. Faute de trouver le moindre emploi, elle finit par se résoudre à arpenter la nuit et ses trottoirs,
et se retrouve rapidement sous la coupe de policiers véreux qui l’exploitent sexuellement en échange d’une vague protection. De passes furtives en soirées gang bang, sa descente aux enfers la mène droit au coeur de la tourmente médiatique et judiciaire qui se déchaîne lorsque le scandale éclate.
Inspiré de faits réels survenus à Oakland en 2015, le récit se nourrit de la proximité de l’auteur avec son personnage, une fille noire du même âge et de la même ville en qui elle se projette avec une profondeur de ressenti et un réalisme impressionnants - lui prêtant beaucoup d’elle-même et jusqu’à une compagne calquée sur la sienne propre -, pour nous plonger dans une narration puissante, intelligente, sublimée par le naturel sobre et direct et par la poésie d’une plume si parfaitement mature et maîtrisée que l’on s’ébahit de ses même pas vingt ans et d’un talent déjà si éclatant.
Sans colère ni amertume, mais avec une lucidité désabusée qui en dit long sur la désespérance afro-américaine dans ces quartiers où la vie semble sans issue, Leila Mottley prête une voix et un visage à toutes ces femmes noires, en butte à des violences sexuelles en plus des persécutions policières habituelles, et qui, oubliées des mouvements comme Black Lives Matter – nés pour la défense de victimes jusqu’ici masculines -, demeurent désespérément invisibles. Loin de la représentation diabolisante et réductrice entretenue par les médias, son meilleur argument est l’empathie qu’elle suscite pour une poignée de personnages très jeunes et attachants, dont la profonde détresse ne vient jamais assombrir la lumineuse tendresse, pour un frère, pour un enfant, pour une amante.
Si, avec ce premier roman confondant de maturité, Leila Mottley n’a pas remporté le prestigieux Booker Prize dont elle était la plus jeune sélectionnée depuis que ce prix littéraire existe, gageons que ce n’est que partie remise et que cette magnifique nouvelle plume fera encore parler d’elle. Coup de coeur.
Un père décédé, une mère en centre de réinsertion, un frère qui rêve de percer dans le rap et une voisine qui délaisse son enfant : toutes les responsabilités pèsent sur Kiara. A dix-sept ans, elle est seule à se préoccuper des menaces d’expulsion de leur logement. Sans expérience à inscrire sur son C.V, elle ne trouve pas de travail.
Un soir, sans comprendre vraiment ce qui lui arrive, elle suit un homme qui l’invite dans un coin tranquille. C’est un blanc, avec une cravate à pois. Alors qu’il lui vole sa virginité, elle est submergée par le goût à la cerise de
l’alcool qu’elle a bu. Avant de partir, il lui donne deux billets de cent dollars. Ce même soir, elle rencontre Camilla qui repère, immédiatement, la débutante et tente de la recruter. Le lendemain, Kiara arpente la nuit. Sa jupe courte et son haut en maille trahissent ses intentions. Pourtant, elle essaie de trouver d’autres chances de survie, mais les portes ne s’ouvrent pas. La journée, elle est une adolescente qui joue avec Trevor, un gamin de neuf ans, qu’elle a pris sous son aile. Il est le fils de sa voisine, une mère démissionnaire, envolée sans date de retour annoncée. La nuit, Kiara vend son corps pour manger. Elle a peur, elle demande à son frère aîné de se remuer pour qu’ils ne finissent pas à la rue. Sans effet. Alors, elle arpente la nuit. « J’ai un corps et une famille qui a besoin de moi, alors je me suis résignée à faire ce qu’il faut pour nous garder ensemble : je suis allée retrouver la rue et tout son bleu. » (p. 138)
Le danger est omniprésent. Alors qu’un homme utilise son corps, sans la payer, une sirène se fait entendre. « Tu sais que la prostitution est un délit ? […] On va devoir t’emmener pour ton bien. » (p. 142). La jeune fille est prise dans un engrenage terrifiant, où ceux censés faire appliquer la loi et veiller à la sécurité des citoyens, tirent des ficelles diaboliques. Kiara ne peut plus s’échapper. Les billets ne pleuvent que de manière spasmodique, la violence est continuelle et le chantage empêche toute fuite ou résistance. Le piège est refermé sur elle, pourtant, elle ne s’effondre pas. Elle est déterminée à survivre, à protéger Trevor et à attendre le sursaut de son frère, Marcus. Elle est une enfant dans le corps d’une femme, qui affronte avec lucidité, dignité et sensibilité, l’effondrement de son innocence et la perversité de certains hommes qui se servent de leur pouvoir pour asservir les femmes et les minorités. Sa maturité, ses désillusions, sa vulnérabilité et sa détermination à sauver son univers sont bouleversantes. Alors qu’elle vit un enfer, elle continue à aimer, à protéger ceux qui n’ont plus qu’elle et à espérer. Ce roman est dur, cependant, il est magnifique. Dans le noir de la nuit, percent les rayons de lumière du jour. Au côté de Kiara, nous aspirons à ce que ces derniers écartent l’obscurité et l’envahissent.
Leila Mottley est âgée de dix-neuf ans. Elle en avait dix-sept, quand elle a débuté l’écriture de Arpenter la nuit. C’est impressionnant. En effet, ce livre est d’une finesse extraordinaire, il possède une maîtrise et une analyse fascinantes et il est porté par une plume poétique et hypnotisante. La violence des faits et la beauté des sentiments d’une jeune fille perdue, mais pas sans espérances, se rencontrent et fusionnent, donnant naissance à une histoire âpre, aux fulgurances tendres, aux émotions profondes et à la révolte déchirante. C’est un roman sublime. C’est un coup de cœur pour moi.
La primo-romancière évoque avec finesse le quotidien d'une adolescente noire d'Oakland forcée de vendre son corps pour survivre, pour assumer les responsabilités qui pèsent sur elle malgré ses 17 ans. En dépit du sordide de la situation, du décor, Leila Mottley trouve du beau dans des vétilles, file la métaphore de l'eau dans laquelle se noie son héroïne pour aussi laisser des éclats de lumière aqueuse adoucir les meurtrissures (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/08/17/arpenter-la-nuit-leila-mottley/)
Une belle découverte
Quelle force faut-il à une jeune fille pour se prostituer afin de payer le loyer ?
Par amour pour son frère qui ne jure que par devenir un rappeur renommé ? Par pitié pour son petit voisin dont la mère est droguée ? Par revanche pour sa mère qui a commis l'irréparable ?
Et ensuite comment s'en sortir quand on est prise dans l'engrenage des pots de vins de la police, qu'on est noire et que la justice est corrompue ?
Un premier roman d'une grande force qui en dit long sur cette Amérique où la supériorité et la domination se jouent encore à la couleur de peau.