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L'édition du centenaire d'Apollinaire Les premiers lecteurs d'Alcools (1913), qui faillit s'intituler Eau-de-vie, furent déconcertés par l'enivrante variété, la liberté et les facettes discordantes de ce recueil exempt de ponctuation, contemporain de l'invention du cubisme et qui s'achève par cette supplication : "Hommes de l'avenir souvenez-vous de moi". Vers libres ou quatrains réguliers, longues ballades et brèves complaintes, érudition et trivialité, fantaisie et gravité, vieilles légendes et modernisme s'y entrechoquent dans un chaos simultanéiste.
En témoignent surtout "Zone", "Cortège" et "Vendémiaire", qui signent l'entrée de la poésie dans le siècle des villes et des machines. Alcools n'en est pas moins dominé par une intense mélancolie, que traduisent les vers célèbres du "Pont Mirabeau", de "La Chanson du mal-aimé" ou encore de "A la Santé". Deux brefs recueils complètent ce volume : Le Bestiaire, ou Cortège d'Orphée (1911) et Vitam impendere amori (1917), qui peut se traduire par "consacrer sa vie à l'amour".
Slaint !
C'est l’ivresse qu'on recherche en dégustant ce recueil, la diversité de ses cépages... pardon, de ses poèmes, tenant en quelques lignes ou sur une gande paraison, en vers libres ou en rimes, peu importe, ce qui compte c'est leur intensité aromatique,... leur musicalité, la force de leur attaque, on peut dévorer l'ensemble du recueil sans être jamais lâcher, ou le déguster à petites gorgées. Quand on met devant moi ce recueil de poèmes, tout d'abord de ma truffe délicate je le flaire (voir profil), le feuillette doucement, je le lampe ; et dès lors je suis à mon affaire (voir Rostand). J'ai aussi eu la "chance" de ne jamais l'avoir étudier en classe, c'est peut-être pour ça que j'y reviens encore et encore... J'ai cité la fin d'un poème pour conclure mon mémoire de maîtrise en philo :
"Car y a-t-il rien qui vous élève
Comme d'avoir aimé un mort ou une morte
On devient si pur qu'on en arrive
Dans les glaciers de la mémoire
A se confondre avec le souvenir
On est fortifié pour la vie
Et l'on n'a plus besoin de personne"
L'Adieu me fait penser à une amie perdue, il est reprit aussi magnifiquement par Charlotte Gainsbourg dans une de ses chansons, comme quoi, je suis vraiment imprégné.