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La loterie du Tourisme organisée par la ville de Buenos Aires a fait une vingtaine de gagnants. Le prix est une croisière, et les voyageurs improvisés, réunis par le sort et appartenant aux classes sociales les plus diverses, s'embarquent sur un navire dont ils ne savent ni la provenance ni la destination. Ce ne sont d'ailleurs pas là les seules inconnues du voyage : l'arrière du navire _ un cargo mixte, le Malcolm _ est interdit aux passagers, qui se heurtent à une porte de fer solidement verrouillée ; deux cas de typhus se déclarent à bord, et le commandant, que les passagers réclament à cor et à cri, demeure introuvable...
Maître incontesté de la nouvelle latino-américaine, Julio Cortázar, né à Bruxelles, de parents argentins, en 1914, a passé les trente-sept premières années de sa vie en Argentine, avant de s'installer en France, où il meurt en 1984. C'est à partir de 1951 qu'il écrit ses oeuvres les plus marquantes : les recueils de nouvelles Gîtes, les Armes secrètes, Tous les feux le feu, les romans les Gagnants, Marelle, le Livre de Manuel, qui lui valut le prix Médicis étranger en 1974, etc.
Une étrange loterie
L'histoire, dès son départ, n'a rien de banal, elle est même extraordinaire : une vingtaine de personnages, issus de classes sociales diverses, mais étant tous gagnants d'une improbable loterie organisée par la ville de Buenos Aires, se retrouvent sur un bateau pour une croisière au destin inconnu. Les choses, évidemment, se compliquent, et ce qui était censé être un paisible séjour se révèle une aventure autrement mystérieuse, voire sordide, pendant lequel la quête de la vérité devient tout à coup le moteur et le noyau du récit.
Roman d'aventure, roman métaphysique, Les Gagnants est aussi le portrait critique, caricatural, d'une société tiraillée. Un roman qui nous laisse, tel un cocktail nouveau, une fois la dernière page tournée, la dernière gorgée bue, un goût bien étrange dans la bouche. Une certaine nostalgie. L'envie d'être là, avec ces personnages, de participer à leur histoire. Et l'envie, elle aussi prenante, de rouvrir le livre, à la première page, et de revivre cette aventure.