En cours de chargement...
Après l'échec des accords d'Oslo et le déclenchement de la deuxième Intifada, il importe de tenter d'expliquer les impasses de la résolution toujours repoussée du conflit israélo-palestinien. Or, appréhender le conflit, en saisir les enjeux complexes, n'est possible que si l'on se dégage des schémas artificiels et réducteurs et si l'on prend en compte un facteur qui n'a jusqu'à présent fait que fort peu l'objet d'analyse, celui de la dhimmitude : statut avilissant imposé aux non-musulmans en terre d'islam (" dhimmis "), tenus par la charia de courber l'échine.
En Terre Sainte, cette négation tenace s'est exprimée dès les tout débuts du mouvement sioniste vis-à-vis de la communauté juive en voie d'hébraïsation par le slogan " Les Juifs sont nos chiens. " Le refus arabe opposé à l'émancipation juive, puis au fait israélien et à sa légitimité traverse l'histoire du conflit comme un fil rouge. De là, le rejet de principe de toute forme de reconnaissance de droits nationaux à une minorité honnie tandis que l'identité nationale palestinienne se construisait sur la base de l'exclusion de la composante juive de la population locale.
L'existence même d'un Etat juif est vécue comme une souillure et une humiliation permanentes. Au-delà des non-dits et des occultations de l'histoire palestinienne, l'auteur donne à lire, références documentaires à l'appui, une remise en perspective d'un conflit qui, en dépit de sa spécificité indéniable, comme l'imbroglio chypriote ou l'implosion de l'ex-Yougoslavie, s'apparente aux nombreuses déchirures ethniques endémiques léguées par l'Empire ottoman déclinant.