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Vous pensez vous extraire d'une société qui cannibalise le vivant en prenant de l'altitude, en quittant son enfer quotidien, en se retirant dans un refuge à plusieurs heures de marche. Pas du tout, en réalité vous ne prenez de la hauteur que pour mieux constater la gravité de notre époque. L'horreur de cette civilisation matérialiste, du "m'as-tu vu" sur les réseaux sociaux, de la futilité érigé en institution de vie, de la destruction de la Terre-mère : une symphonie pathétique lamentable.
Quand allons-nous cesser de la jouer ? Dans mes refuges c'était moi qui avait le plus besoin d'abri, de réconfort, de sécurité. Mes hôtes étaient là pour leurs loisirs : moi j'étais le réfugié. J'ai vécu une tranche de vie hors du commun. Nos vies devraient toutes être ainsi : extraordinaires. Une chance que je souhaite à d'autres de vivre dans tous les domaines du quotidien : il faut juste le vouloir.
Mais le retour à la "normale" est compliqué, je le savais. Après avoir vécu dans un rêve permanent, il faut pour survivre se réinventer, générer de nouveaux rêves. De l'enfance à l'âge adulte ma vie n'a jamais été terne, ce n'est pas le moment qu'elle le devienne : il y a de belles causes à défendre.
2666 L'Ultime Refuge
2666 L’Ultime refuge n’est pas le récit d’une retraite loin du monde des vivants, bien au contraire. Au début j’ai suivi les hésitations de l’auteur pour trouver sa « voie », tout naturellement je l’ai accompagné dans la haute montagne, mettant mes pas dans les siens avec un sentiment de sécurité. Il connait et aime cette nature qui me semble hostile. Cette passion l’auteur nous la fait partager avec beaucoup de poésie. Il arrive à nous faire rêver dans le froid, au milieu de la tempête. Il émane de ce texte une grande générosité, moteur au milieu de ce monde de solitude ainsi qu’une endurance et une ténacité impressionnante au service de cette passion.
Un hymne à la nature et un plaidoyer pour faire perdurer une cohabitation gagnant gagnant entre elle et les hommes. Un bel éclairage sur ce « métier » de gardien de refuge.
Je vous recommande vivement ce livre.
Simone M