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1934. Yash (surnom de l'auteur) embarque à New York sur un bateau pour retourner vers sa ville natale, Lublin, en Pologne. Le voyage le mène au Havre, où il descend du bateau, prend le train, passe par Paris. Là, il retrouve des amis artistes ou écrivains yiddish au Dôme, à Montparnasse. Toujours en train, il traverse l'Allemagne - devenue nazie l'année précédente - avant d'arriver en Pologne.
Si Jacob Glatstein ne sait pas encore la catastrophe qui va s'abattre sur l'Europe, son récit dresse déjà la photographie d'un monde en train de pousser celui de son enfance dans le précipice.
La force particulière de ce récit du retour au pays natal tient à ses ambiances et aux rencontres.
La traduction de Rachel Ertel la restitue magistralement.
Jacob Glatstein (1896, Lublin - 1971, New York) a dix-huit ans en 1914, quand il quitte la Pologne pour émigrer à New York, chez un oncle.
Vingt ans plus tard, devenu journaliste et écrivain yiddish, il décide de faire le trajet à rebours, de New York à Lublin.
Ses poèmes le rendent très célèbre dans le monde yiddish.
Voyage à rebours
Un homme, après vingt ans d’exil aux États-Unis, revient en sa Pologne natale.
Longue traversée des eaux en bateau, des terres en rails.
Jacob Glatstein y découpe une humanité en tranches, voyageurs aux raisons diverses. Mais toujours, ces portraits, ont la saveur du croqueur indéniable, de l’observateur aguerri.
Et même si les hommes restent épris de liberté, vivent encore avec légèreté, l’histoire est grave. Parce que ce retour, c’est en 1936, Hitler au pouvoir, les pogroms, une réalité qui se dessine entre les lignes. Les juifs ont peur. Les ignorants ne font rien.
Un texte puissant par sa mélancolie, son humour et sa saisissante acuité.