Aimée. Prénom aussi classique que singulier.
Dans son cinquième livre de poésie, Aimée Verret s'interroge sur le poids de son prénom et sur l'injonction qui le sous-tend. Le verbe aimer, après tout, sert de modèle en conjugaison française. Et si on devient à son tour fille modèle, c'est pour essayer fort de l'être, aimée, pour plaire. Tout à coup, les rêves ordinaires ne font plus le poids devant les attentes soulevées par les exploits de l'enfance.
Notre corps lui-même nous échappe, nous désignant comme femme, pour qui déroger au modèle est une prise de risque, une affirmation individuelle, une mise en danger.
Dès lors, deux voix se chevauchent : la superficielle et la souterraine. Ce recueil se compose de poèmes en vers et en prose : dans les premiers s'expriment avec précaution des paroles mesurées et des secrets si bien tus qu'on en vient à les oublier, tandis que les seconds donnent lieu à la déferlante de tous les refoulements - ce qui déborde quand on creuse pour atteindre le cour.
Aimée. Prénom aussi classique que singulier.
Dans son cinquième livre de poésie, Aimée Verret s'interroge sur le poids de son prénom et sur l'injonction qui le sous-tend. Le verbe aimer, après tout, sert de modèle en conjugaison française. Et si on devient à son tour fille modèle, c'est pour essayer fort de l'être, aimée, pour plaire. Tout à coup, les rêves ordinaires ne font plus le poids devant les attentes soulevées par les exploits de l'enfance.
Notre corps lui-même nous échappe, nous désignant comme femme, pour qui déroger au modèle est une prise de risque, une affirmation individuelle, une mise en danger.
Dès lors, deux voix se chevauchent : la superficielle et la souterraine. Ce recueil se compose de poèmes en vers et en prose : dans les premiers s'expriment avec précaution des paroles mesurées et des secrets si bien tus qu'on en vient à les oublier, tandis que les seconds donnent lieu à la déferlante de tous les refoulements - ce qui déborde quand on creuse pour atteindre le cour.