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La haine est souvent donnée comme terme dernier d'une explication des conduites agressives, ainsi traitée comme un phénomène humain que l'on constate et réprouve. Ne peut-on aller plus loin et en proposer une analyse ? Telle est la tentative du présent ouvrage, qui prend le parti de recourir à la tradition philosophique pour décomposer cette passion en ses éléments constitutifs. Haines de choses, haines de gens, haines de soi montrent des intentions, des raisons et des états d'âme étroitement combinés, une passion étant peut-être une réalité plus complexe qu'on ne le croit.
Et une telle analyse, qui met en évidence les faiblesses et les forces de cette passion si largement condamnée qu'on peut l'estimer " odieuse " (c'est-à-dire " haïssable ") invite à réfléchir aux réponses qu'on lui oppose : dépasser la haine, mais comment ? Et comment ne pas se prendre au piège de l'odium, qui appelle la haine en retour ? Ce livre propose, sur la base d'une compréhension philosophique de la passion hostile, une visée éthique appuyée sur la générosité et la fermeté d'une inquiétude du bien ; il entend contribuer ainsi à la constitution d'une morale de la résistance, si l'on veut bien entendre sous ce nom chargé d'histoire une consistance morale soucieuse de l'avenir.
critique
J'ai lu avec beaucoup de plaisir et grand intérêt cet essai sur la haine. C'est une analyse philosophique de la haine : cette odieuse passion. Bien documenté, accessible, il ne nous présente pas la haine comme le contraire de l'amour mais comme passion qui rend l'homme esclave. Elle prend possession de son âme et tout est bon pour alimenter sa haine de soi-même et des autres. La haine est humanisée, démystifiée et expliquée de manière rationnelle à l'aide de citations d'autres auteurs ou de références à la philosophie morale.