En cours de chargement...
En partenariat avec France Culture, la première histoire de la marche, par un auteur -historien et journaliste- dont la surface médiatique n'est plus à prouver.
Des pèlerinages aux randonnées, des drailles transhumantes aux manifestations politiques, il n'y aura guère eu d'interruption dans la pratique de la marche. La circulation pédestre fait l'homme. Elle est une activité constitutive de l'être humain.
Pour en faire l'histoire, Antoine de Baecque part à la rencontre de toutes les formes de marches, et des hommes qui les pratiquent : les peuples et les métiers dont l'identité même semble nomade et pédestre, des Lapons aux Sioux, des colporteurs aux bergers ; les pèlerins, selon toutes les traditions, ceux qui remontent aux sources du Gange ou empruntent le Tôkaidô, comme les marcheurs de Compostelle et de La Mecque.
Et si la marche a quasiment perdu ses professionnels, elle a inventé ses praticiens du week-end, ses usagers du temps libre, les randonneurs. Mais l'on chemine aussi en ville, depuis l'apparition des promenades urbaines du XVIIe jusqu'aux " manifs " les plus récentes.
Qu'elle permette de mieux vivre, de survivre ou qu'elle soit le support incarné de revendications, la marche a une histoire. Antoine de Baecque, nourri aux sources les plus diverses, déploie ses talents d'historien et de conteur pour offrir un livre profondément original et vivant.
RECOMMANDÉ PAR LE SITE CULTURE-CHRONIQUE
La marche à pied est aussi vieille que l’Histoire de l’humanité. Elle fait partie de l’identité humaine : l’homme s’est redressé est s’est mis à marcher. Antoine De Baecque nous propose une exploration de toutes les formes de marche. Cette pratique est une expérience de dévoilement, “non seulement d’un paysage, d’un monde qui s’offre au déchiffrement . Mais évidemment de soi-même. Cela commence par le corps, qui retrouve un rythme propre à l’adapter à cette sensation première d’éprouver la nature.“
L’historien va d’ailleurs marcher dans les pas de David Henri Thoreau qui écrivait qu’il lui était impossible de rester dans sa chambre sans se rouiller. “ Pour bien se promener il faut aller au bouillonnement des sources de vie. Je fais aisément, quinze, vingt milles, autant de milles que vous voudrez, en partant de chez moi, sans passer par une maison, sans traverser de route, sauf là où le renard et la martre la traversent. Je n’ai qu’à prendre par la rivière et le ruisseau, puis par la prairie et le bois.” On comprend que la marche permet de puiser en soi une vérité insoupçonnée, de donner corps sensible à son être. Comme l’explique De Baecque :”Marcher met en action le désir de connaissance à travers le rythme cadencé du pas à pas, une technique respiratoire, un effort d’endurance physique, le passage sensible au milieu du paysage-monde ou de la ville-debout devant le regard flâneur.”
Mais l’historien pointe aussi que la marche accompagne les légions romaine, les armées impériales, en vérité toutes les armées du monde. La marche sera d’ailleurs abordée scientifiquement - à travers l’étude de son mécanisme physiologique - pour être parfaitement adaptée au déplacement des troupes.
Les écrivains ne sont pas d’ailleurs en reste quand il s’agit de la marche. Ainsi le méconnu Hervé Lauvick lors du Front populaire écrit en 1937 : “ La marche est l’un des plus beaux sports; elle exige le libre exercice des poumons, des muscles. Que je voudrais voir prendre aux jeunes gens, qui s’en vont maintenant chantant sur les chemins, le beau titre que portaient leurs prédecesseurs au Moyen Age : “ Va de bon coeur””
On est surpris de cheminer près de Louis XIV, Diderot et D’Alembert, Victor Hugo, Friedrich Nietzsche, Michel de Certeau, Serge Moscovici et d’une foule de marcheurs célèbres dans cette passionnante exploration d’une pratique ancestrale que chaque génération renouvelle. Un beau livre, une belle histoire…en marche.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE)