Une fille pour du vent

Par : André Obey, Jean-Laurent Cochet, Herman Grégoire

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  • Nombre de pages64
  • FormatePub
  • ISBN978-2-307-16781-5
  • EAN9782307167815
  • Date de parution01/01/2007
  • Protection num.Digital Watermarking
  • Taille11 Mo
  • Infos supplémentairesepub
  • ÉditeurFeniXX réédition numérique (Fluo...

Résumé

La genèse de la pièce, il faut la demander à l'auteur. Rien de plus évident. André Obey nous le dit très simplement : la mort d'Iphigénie a hanté sa jeunesse, et il se posait des questions. Il se demandait, ce petit Douaisien, partagé entre les figures flamandes de sa vie quotidienne, et les ombres grecques que l'Université lui transmettait pour former sa sensibilité, il se demandait « où une enfant de seize ans, tirée soudain de sa chambre dans le palais de Mycènes pour faire face aux braillards du camp d'Aulis, où la petite Grecque, venue pour se marier, mais rencontrant sa propre mort en chemin, avait puisé la force de ne pas s'effondrer et de marcher au supplice ? » Cette question, quand il décide d'écrire la pièce, c'est la seule chose qu'il veut savoir.
Il ne va pas se référer à Euripide ou à Racine. Il va faire son ouvre à partir de personnages entrevus aujourd'hui, et avec les techniques d'un théâtre extraordinairement dépouillé. D'abord les grands premiers rôles ! Ce sont, aperçus dans un magazine, trois chefs d'État photographiés sur le seuil d'un baraquement, à Yalta. Ils riaient à l'objectif, avant de se mettre d'accord sur un traité demeuré fameux.
Or, à droite de la photo, à moitié hors du champ mais le visage découvert, il y avait un soldat, de nationalité non précisée, et qui ne posait pas. « On regardait très loin, à cent lieues des honneurs, de la gloire et de l'histoire, très loin, droit dans nos yeux. Chose extraordinaire, le regard des Trois Grands, quelque humain qu'il parût, si simple et détendu qu'il fût par le sourire, m'était indéchiffrable au prix du regard, pourtant secret, mais si lisible, si fraternel, du petit soldat inconnu.
C'est que je sentais, de toute mon âme, que si les trois maîtres du monde se posaient abstraitement, "à l'échelle mondiale", la grande question de l'homme, le soldat la vivait, lui, vraiment, réellement, et qu'il l'avait vécue depuis la nuit des temps, et qu'il l'incarnerait jusqu'à la fin des âges : être ou ne pas être. « Ces trois grands, ce petit-là, je les ai jetés tout vifs, tout crus dans la pièce, autour d'Iphigénie, Les trois se nomment Ulysse, Ménélas, Agamemnon, et si le petit soldat n'a pas, n'a plus de nom, c'est, tout bêtement, parce qu'il est mort et que, mort, il erre en un monde où la "reconnaissance" des êtres et des choses se rit de l'État-civil. » Donc, le soldat mort n'a pas de nom.
Sa qualité de mort inconnu est providentielle. Il ne peut pas être autre chose que le chour.
La genèse de la pièce, il faut la demander à l'auteur. Rien de plus évident. André Obey nous le dit très simplement : la mort d'Iphigénie a hanté sa jeunesse, et il se posait des questions. Il se demandait, ce petit Douaisien, partagé entre les figures flamandes de sa vie quotidienne, et les ombres grecques que l'Université lui transmettait pour former sa sensibilité, il se demandait « où une enfant de seize ans, tirée soudain de sa chambre dans le palais de Mycènes pour faire face aux braillards du camp d'Aulis, où la petite Grecque, venue pour se marier, mais rencontrant sa propre mort en chemin, avait puisé la force de ne pas s'effondrer et de marcher au supplice ? » Cette question, quand il décide d'écrire la pièce, c'est la seule chose qu'il veut savoir.
Il ne va pas se référer à Euripide ou à Racine. Il va faire son ouvre à partir de personnages entrevus aujourd'hui, et avec les techniques d'un théâtre extraordinairement dépouillé. D'abord les grands premiers rôles ! Ce sont, aperçus dans un magazine, trois chefs d'État photographiés sur le seuil d'un baraquement, à Yalta. Ils riaient à l'objectif, avant de se mettre d'accord sur un traité demeuré fameux.
Or, à droite de la photo, à moitié hors du champ mais le visage découvert, il y avait un soldat, de nationalité non précisée, et qui ne posait pas. « On regardait très loin, à cent lieues des honneurs, de la gloire et de l'histoire, très loin, droit dans nos yeux. Chose extraordinaire, le regard des Trois Grands, quelque humain qu'il parût, si simple et détendu qu'il fût par le sourire, m'était indéchiffrable au prix du regard, pourtant secret, mais si lisible, si fraternel, du petit soldat inconnu.
C'est que je sentais, de toute mon âme, que si les trois maîtres du monde se posaient abstraitement, "à l'échelle mondiale", la grande question de l'homme, le soldat la vivait, lui, vraiment, réellement, et qu'il l'avait vécue depuis la nuit des temps, et qu'il l'incarnerait jusqu'à la fin des âges : être ou ne pas être. « Ces trois grands, ce petit-là, je les ai jetés tout vifs, tout crus dans la pièce, autour d'Iphigénie, Les trois se nomment Ulysse, Ménélas, Agamemnon, et si le petit soldat n'a pas, n'a plus de nom, c'est, tout bêtement, parce qu'il est mort et que, mort, il erre en un monde où la "reconnaissance" des êtres et des choses se rit de l'État-civil. » Donc, le soldat mort n'a pas de nom.
Sa qualité de mort inconnu est providentielle. Il ne peut pas être autre chose que le chour.
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