En cours de chargement...
À travers le monde, les terres noires, exceptionnellement fertiles, sont la preuve d'une activité humaine qui les a fertilisées depuis des millénaires. Les terres noires amazoniennes montrent que la jungle actuelle n'est pas une forêt primaire mais qu'elle est le résultat du travail des occupants indiens qui l'ont cultivée bien avant la période historique connue. Le père de l'héroïne est un archéologue qui fouille ces territoires pour prouver cette occupation humaine.
À la mort soudaine de sa mère, Ana suit son père dans une tribu amazonienne et entre en contact avec la nature et la cosmogonie indienne.
Adolescente timide, elle observe la vie de la tribu qui l'accueille. Ses relations avec le groupe des jeunes de la tribu sont plus faciles que celles qu'elle avait au collège. Dans la forêt, elle est exotique mais acceptée telle qu'elle est.
Ana établit des relations d'amitié clandestines avec une jeune fille de son âge soumise à l'isolement traditionnel de l'initiation. Kassuri est là pour apprendre à être une femme, à la fin de la réclusion elle se mariera.
Ana, elle, est livrée à elle-même, personne ne lui apprendra ce qu'elle doit être. Mais la vie qu'elle mène modifie peu à peu ses préjugés et sa vision du monde.
Des années plus tard Ana, étudiante à Paris, décide de retourner dans la forêt à l'occasion de la mort du chef qui l'avait accueillie dans sa famille. Tout a changé, la forêt brûle et il n'y a plus de poissons dans le fleuve.
Ce roman a le curieux pouvoir de nous parler des Indiens sans exotisme, de changer l'image que nous pourrions en avoir, ils apparaissent pleins de force et de vitalité, ils affrontent leur monde et le défendent.
Un premier roman d'apprentissage exotique, fascinant de vitalité, de découverte de soi, d'apprivoisement des désirs et des peurs.
Premier bon roman !
A la mort de sa mère, Ana, 15 ans, part vivre avec son père, qu’elle connaît peu. Il est archéologue et étudie l’occupation humaine sur les territoires de la forêt amazonienne, remettant en cause l’idée de forêt primaire. Il prouve que cette humanité existe depuis des milliers d’années, vit au rythme de la forêt, la fertilise et l’entretient, produisant cette terre noire, si parlante pour un archéologue !
Le dépaysement et le sentiment de solitude sont poussés à l’extrême pour la jeune fille, d’autant plus que les indiens ne savent pas tous parler le brésilien ! Rapidement elle va trouver ses marques et nous allons partager son quotidien d’adolescente pas si déracinée que l’on aurait pu le croire.
Pas de folklore, pas de manichéisme mais une juste relation de la vie des indiens du Xingu, leurs coutumes et leur quotidien, les rites liés au passage à la vie adulte.
La fille du chef a le même âge qu’Ana mais alors qu’elle-même n’est encore qu’une enfant, alors que Kassuri va vivre recluse une année entière avant d’être femme. Il n’y a pas de jugement dans le comportement d’Ana, c’est plutôt intéressant et agréable de découvrir qui sont réellement ces peuples d’un point de vue personnel et nous la suivons dans cette immersion.
J’ai moins apprécié la partie où elle est étudiante à Paris, ce qui me semblait une incongruité, mais satisfaite qu’elle décide de repartir dans la tribu où elle se sentait chez elle, à sa place, et découvrir les ravages du modernisme !
Un premier roman sensible et de qualité !
#Terrenoire #NetGalleyFrance