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Nouvelle édition à jour de ce grand succès de la collection Repères, vendu à plus de 20 000 exemplaires, et toujours sans équivalent. Cette Sociologie de Paris entend en restituer toute la richesse et donner les clefs de lecture d'une vie foisonnante, mais menacée.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 3 e édition de 2014.
Paris s'embourgeoise. Les richesses et les pouvoirs s'y concentrent.
Si tous les Franciliens ne peuvent habiter dans la capitale, résider à Paris ne peut être réservé aux seules familles fortunées sans redoubler symboliquement les inégalités.
Cela pose le problème de la mixité sociale. Paris est encore une mosaïque de classes et d'origines. Peut-on lire dans les oppositions entre l'Est et l'Ouest, entre le centre et la périphérie, entre la rive gauche et la rive droite, les clivages de la société ? Quelles sont les forces qui conduisent à la déprolétarisation d'une ville qui fut ouvrière et révolutionnaire ? Comment alors expliquer que la majorité municipale soit toujours à gauche ? Comment une capitale embourgeoisée et une banlieue populaire peuvent-elles fonctionner ensemble ?
La diversité du peuplement de la capitale en fait, toujours, un lieu d'expression des différences sociales et des cultures du monde.
Cette Sociologie de Paris entend restituer cette richesse et donner les clés de lecture d'une vie foisonnante, mais menacée.
Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 3e édition de 2014.
La capitale des inégalités et des pouvoirs
Avec une superficie de 87 km², contre 321 km² pour Londres, 607 km² pour Madrid et 879 km² pour Moscou, Paris a l’une des plus grandes densités au monde : 24 900 habitants au km² sans les bois de Boulogne et de Vincennes.
Ville convoitée par les provinciaux et les étrangers venus de plus en plus loin, Paris est un échantillon représentatif de la population en France : l’immigration apporte le multiculturalisme, d’autant plus repérable que l’espace est restreint. Elle réunit pourtant les plus grandes richesses et les plus pauvres, entre l’Est et l’Ouest, entre la capitale et la banlieue.
Les riches sont très riches, puisque la capitale rassemble 16,1 % des assujettis à l’ISF, lesquels privilégient de vivre entre soi à l’Ouest de Paris et de la banlieue. Les pauvres se regroupent de l’autre côté de l’axe, où les logements sociaux sont les plus importants dans le 20e arrondissement. S’il y a ségrégation, il y a aussi agrégation : les bourgeois, qui ne sont pas contraints par les prix de l’immobilier, choisissent de vivre avec leurs semblables.
Mais tout Paris « s’embourgeoise » : les prix de l’immobilier qui grimpent opèrent une exclusion par l’habitat. Si les ouvriers et les employés ont été les actifs majoritaires durant la première moitié du xxe siècle, aujourd’hui ce sont les professions intellectuelles qui investissent Paris avec la désindustrialisation nationale. Les « bobos », les « bourgeois-bohèmes », dont l’appellation est inexacte, réinvestissent les anciens logements et locaux ouvriers : c’est la gentrification. En repoussant les moins solvables hors de Paris, la mixité sociale est menacée : encore faut-il savoir ce qu’on entend par ce terme, et si la mixité sociale est bien le but recherché.
Lisez la suite de la critique sur mon blog :
http://bibliolingus.over-blog.fr/article-sociologie-de-paris1-michel-pin-on-et-monique-pin-on-charlot-108357263.html