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" Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon Franc?ais avec que des métèques et des visages bruns dedans. "
Abad, treize ans, vit dans le quartier de Barbès, la Goutte d'Or, Paris XVIIIe. C'est l'âge des possibles : la sève coule, le cour est plein de ronces, l'amour et le sexe torturent la tête. Pour arracher ses désirs au destin, Abad devra briser les règles.
À la manière d'un Antoine Doinel, qui veut réaliser ses 400 coups à lui. Rhapsodie des oubliés raconte sans concession le quotidien d'un quartier et l'odyssée de ses habitants. Derrière les clichés, le crack, les putes, la violence, le désir de vie, l'amour et l'enfance ne sont jamais loin. Dans une langue explosive, influencée par le roman noir, la littérature naturaliste, le hip-hop et la soul music, Sofia Aouine nous livre un premier roman éblouissant.
Née en 1978, Sofia Aouine est reporter radio. Elle publie aujourd'hui son premier roman, Rhapsodie des oubliés.
Ils ont aimé :
" Un écrivain est né. " François Busnel
" Un premier roman truculent et plein de verve. " François Lestavel, Paris-Match
" Un texte réaliste dans une langue héritée de la rue, à la fois argotique et littéraire, inventive, rythmée. " Muriel Steinmetz, L'Humanité
" Un énorme coup de cour pour ce roman éblouissant, avec un style hors norme.
" @livres_a_lire
" Une langue brute, puissante, inoubliable " @lescarnetsdelecteurs
" La langue de Sofia Aouine est explosive. (...) 524 livres sortent dans cette rentrée littéraire. Pourvu que cette Rhapsodie ne fasse pas partie des oubliés.
Pour cela courez en librairie. Il sort aujourd'hui. " @fabrice_del_dongo
" Rhapsodie des oubliés est un coup de poing au ventre dans cette rentrée littéraire.
" @emiliedeseliene
" Sa rage de vivre et sa lucidité m'ont laissée sans voix et sa verve résonnera en moi encore un bon petit moment... Bravo @sofiaaouine. Ce premier roman bombe va faire beaucoup de bruit ! " @leslecteursde_pauli
Prix de Flore 2019
Dérangeant et poignant, tendre et rageur
Abad, treize ans, habite rue Léon, à Barbès. Depuis qu’il a fui le Liban avec ses parents, sa vie s’est mise à tourner de travers. Entre les coups de son père, détruit par l’exil et l’humiliation de ses abrutissantes conditions de vie parisienne, et le silence dans lequel s’est retranchée sa mère, l’adolescent s’est laissé happer par la rue. Dérivant de bêtise en bêtise jusqu’aux marges de la délinquance, en tout cas rapidement assimilé « malfaisant », il raconte son existence : la jungle qu’est l’école, la rue qui remplace sa famille, la vie de son quartier et de ses laissés-pour compte, comme Gervaise la prostituée au destin tragique, Odette la vieille dame abandonnée à l’hospice, ou Batman la jeune fille séquestrée par son frère salafiste…
La langue de ce monologue coloré et rythmé est celle d’un gamin des cités : argotique, crue, pas toujours totalement compréhensible, encombrée des obsessions sexuelles de l’adolescent, elle donne au récit des accents d’authenticité et maquille d’une fausse naïveté le regard tout en acuité de l’auteur sur la vie des quartiers dits sensibles.
Avec beaucoup de tendresse, mais aussi de virulence, Sofia Aouine nous fait entendre une sorte de complainte des oubliés de notre société. Appelant à la lumière les fractures qui séparent plusieurs générations de personnages littéralement dévorés par leur environnement et leurs malheurs, elle dénonce le terreau que représentent l'isolement et le désespoir pour les engrenages violents en tout genre : délinquance, drogue, prostitution, sectarisme…
Malgré quelques réticences, liées au découpage très marqué entre les histoires, quasi juxtaposées, de chaque personnage, à l’absence d’une véritable conclusion et à la présence de quelques clichés, j’ai été globalement emportée par ce récit dérangeant et plutôt poignant, à la fois tendre et rageur, aux personnages attachants et crédibles, et où l'on devine parfois une résonance toute personnelle avec certains éléments de la biographie de l'auteur.