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Paru en Italie en 1997 dans un volume d'essais intitulé Cinq questions de morale, traduit chez Grasset en 2000, Reconnaître le fascisme d'Umberto Eco est un texte d'une extrême actualité : le témoignage lucide et terrible d'un des plus grands intellectuels du XXe siècle, qui a grandi dans l'Italie de Mussolini. Quatorze. Tel est le nombre des caractéristiques qui permettent de déterminer si une idéologie, un mouvement, une société sont fascistes, selon Umberto Eco.
Il y a les plus évidentes : la haine de la culture, l'obsession du complot, le refus de l'étranger. D'autres, plus insidieuses, bénignes en apparence, aboutissent au même résultat si l'on n'y prend garde : la peur du langage complexe, l'idée d'un peuple doté d'une volonté propre, le fait de considérer les désaccords comme des trahisons. Les sociétés démocratiques sont-elles à l'abri d'un retour du fascisme ? Non, dit Umberto Eco, qui nous met en garde contre le masque innocent que prendra le fascisme pour revenir au pouvoir.
« Ce serait tellement plus confortable si quelqu'un s'avançait sur la scène du monde pour dire : "Je veux rouvrir Auschwitz, je veux que les chemises noires reviennent parader dans les rues italiennes !" Hélas, la vie n'est pas aussi simple. » Les clefs pour débusquer et combattre une idéologie mortifère.
Un livre utile et indispensable !
Mes Très Chers Vous,
Umberto Eco est un auteur formidable, certains de ces écrits m’ont transporté : Le nom de la rose, le pendule de Foucault… d’autres me sont tombés des mains, trop compliqués pour mon cerveau reptilien : L'Île du jour d'avant, Baudolino…
Alors un essai sur le fascisme, quelle idée j’ai eu là ?
Bon, ok, j’avoue, 51 pages, je me suis dit que même si c’était compliqué, soporifique, je devrais pouvoir m’en sortir.
« Je crois possible d’établir une liste de caractéristiques typiques de ce que j’appelle l’Ur-fascisme c’est-à-dire le fascisme primitif et éternel.
L’Ur-fascisme est toujours autour de nous, parfois en civil.
Ce serait tellement plus confortable si quelqu’un s’avançait sur la scène du monde pour dire “Je veux rouvrir Auschwitz…”
Hélas, la vie n’est pas aussi simple.
L’Ur-fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes.
Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes – chaque jour, dans chaque partie du monde. ».
Ce texte est en fait un discours d’Eco prononcé par l’auteur le 25 avril 1995 à l’Université de Columbia, à New-York, pour les 50 ans de la libération de l’Europe.
Construit de par son vécu, l’érudit qu’était Eco fait un texte simple, accessible à tous et ô combien intelligent.
Il décrypte, dissèque, 14 archétypes de ce qui composent le fascisme. Le cheminement de son raisonnement fait comprendre toutes les variantes des parties à tendance fascisante.
"Reconnaître le fascisme", Un essai bougrement intéressant, qui complète de façon intellectuelle le magnifique roman de Jan Thirion, Les Lucioles paru aux Editions Lajouanie.
Stanislas Petrosky.
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2018/06/30/36526375.html