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Du jour au lendemain, Elyria quitte tout. Direction la Nouvelle-Zélande, et la chambre d'amis vaguement offerte par un vieux poète reclus, rencontré lors d'une soirée littéraire à New York. Course poursuite intime sur fond de bout du monde, le récit de cette fugue mal barrée est celui de la douloureuse déception d'être soi et d'une tentative méfiante de renouer avec la vie, le monde, les autres. Premier roman diablement séduisant, porté par une voix d'une originalité radicale, Personne ne disparaît est un précipité d'inespoir et d'inadaptation aussi déchirant que - divine surprise - drôle.
Où il est démontré que l'homme (une femme en l'occurrence) peut errer...
Si c'est pour de bonnes raisons.
Le personnage principal de ce livre est peut etre bien le libre-arbitre, dont la présomption est démasquée au bout des 50 premières pages (ne pas décrocher..) pour laisser libre court à une question en forme de road movie : quelle version de moi..? L'art de la concentration, de la danse, de la fiction à articuler en ligne de mire de cette nouvelle langue qu'apprend l'héroine narratrice (la liberté?) tout au long du roman, sont à rapprocher d'une éthique de l'aventure allergique au grégarisme, aux garçons de café sartriens : une exigence de sens palpable au bout de cette plume p65 par exemple qui fait qu'avec une apparente (fausse) désinvolture, les maladresses stylistiques sont un alibi pour dire plus avec moins (car, au passage, la vérité de soi est multidimensionnelle ou n'est rien-toujours p65 ; oui, ce n'est qu'UN exemple..)... J'ai notamment retenu un axiome : quantité de patience=temps qu'une personne peut passer à attendre gaiement. Ce roman est une mine d'or à laquelle on se rend en auto-stop...Une égofiction métaphysique audacieuse et infiniment sensible à ne surtout pas manquer : l'accueil aveugle et sourd du public français fait à ce livre est une magistrale injustice, une faute impardonnable...