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Une édition de référence de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, spécialement conçue pour la lecture sur les supports numériques.« Il y a aujourd'hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix-neuf jours que les Parisiens s'éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple enceinte de la Cité, de l'Université et de la Ville. Ce n'est cependant pas un jour dont l'histoire ait gardé souvenir que le 6 janvier 1482.
Rien de notable dans l'événement qui mettait ainsi en branle, dès le matin, les cloches et les bourgeois de Paris. Ce n'était ni un assaut de Picards ou de Bourguignons, ni une châsse menée en procession, ni une révolte d'écoliers dans la vigne de Laas, ni une entrée de notredit très redouté seigneur monsieur le roi, ni même une belle pendaison de larrons et de larronnesses à la Justice de Paris. [.] Le 6 janvier, ce qui mettait en émotion tout le populaire de Paris, comme dit Jehan de Troyes, c'était la double solennité, réunie depuis un temps immémorial, du jour des Rois et de la Fête des Fous.
» (Extrait du premier chapitre du premier livre, La grand-salle.)
Est ce bien le texte de Victor Hugo ou une version remaniée?
Soit ce n'est pas une version originale de Hugo soit cette oeuvre de jeunesse est bien pauvre par rapport à d'autres romans de l'auteur.
Presque tout le roman est accaparé par 4 hommes tentant de s'attirer l'intérêt d'Esméralda, bohémienne d'origine normande. Esméralda n'est jamais décrite autrement que par sa beauté et son attirance pour un belâtre, pâle copie de Dom Juan, que la pauvre condamnée laissera de marbre. Il y a un mauvais poête sans aucune personnalité, qui préfera la présence des chèvres à celle des femmes, un prêtre, allusion au thème romanesque de Faust, qui périra dans sa folie. Et un personnage un peu plus travaillé que les autres, Quasimodo, qui saura malgré son état physique souffrant manifester de l'amour et même un poème, dépassant sa surdité pour dialoguer avec elle.
Toute cette narration est pesante, pénible, surfaite, sorte de compilation de La belle et la bete, Dom juan, Faust, et j'en passe. L'intrigue est: mais qui va donc réussir à conquérir la gitane (normande) ? Personne bien entendu. Il y a plus passionant dans l'oeuvre de Hugo, que ce qui a fait la fortune de multiples comédies musicales, spectacles et films depuis deux siècles.
Je pensais y trouver des descriptions profondes de l'époque, de la ville et de la cathédrale. Il y en a de belles pages, certe, mais rien ou presque sur la cathédrale elle-même malgré le titre du roman, hormis de longues considérations architecturales: rien sur la construction de celle ci, rien sur les relation entre les trois villes pourtant décrites formées par la Cité, l'Université, et les autres lieux du pouvoir. Rien sur la musique, rien sur les enjeux théologiques de l'époque, hormis quelques banalités. Rien sur le commerce, la vie quotidienne, une vision romancée de la misère par la cour des miracles. De bonnes pages sur la magistrature et ses défauts grossiers, sur le pouvoir royal et l'omniprésence de l'influence hollandaise.
Avec tout ceci, Notre Dame de Paris, la cathédrale, n'est pas un personnage, à peine un arrière plan dont Victor Hugo n'a esquissé correctement que la facade.
Très décevant.