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Harper Lee
"Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" de Harper Lee a été qualifié de plus beau livre jamais écrit. Malheureusement, ce livre est une déception. Malgré de très bonnes idées de la part de l'auteure, elle a perdu son axe principal et s'est embourbée dans toute une première partie clairement longue, lourde et lassante... Cette auteure prometteuse a commis de nombreuses erreurs : une prise de parole trop élaborée pour une petite fille qui est sensée raconter l'histoire, le noeud du problème - ce pourquoi nous achetons le livre - n'arrive qu'au bout de 180 pages, nous ne comprenons pas
pourquoi elle s'attarde sur des détails de voisinage et tous ses personnages ont l'air déments. Retour sur un roman phénomène qui a marqué bien des lecteurs et s'inscrit comme l'un des meilleurs depuis les années 1960, mais qui, comme tant d'autres, ne fait pas l'unanimité. Dommage...
Tout d'abord, l'intrigue est très longue à se mettre en place, et si nous avons été séduits par la quatrième de couverture, nous commençons par croire que nous nous sommes trompés de livre, ou bien que l'éditeur nous a menti. Car c'est seulement au bout de la 180 ième page qu'il se passe enfin quelque chose ! Et ce, en terminaison d'un style très particulier... Certes, de ce point de vue là, Harper Lee est novatrice et a ouvert la voie aux romans riches en souvenirs d'enfance et en images, ce que les critiques ont nommé une court story américaine - même si le roman est long. Toute la première partie du roman semble donc avoir été écrite pour étoffer un roman qui sans ça, aurait sans doute été trop court. Même si - et c'est peut-être là que Harper Lee a fait une erreur - ce n'est pas la longueur d'un roman qui compte, mais bien sa qualité.
Ensuite, nous sommes sensés lire une histoire racontée par une petite fille de neuf ans, Jean-Louise, - quel drôle de prénom ! - dites "Scout". Mais son langage est beaucoup trop élaboré, trop littéraire et trop complexe ! le lecteur n'est pas dupe et comprend bien qu'à travers ce personnage de jeune fille intrépide, c'est bien Harper Lee qui parle. Sans doute oublions nous au fil de notre lecture que c'est une Scout plus âgée qui nous raconte son enfance...
Qui plus est, pourquoi les enfants appellent-ils leur père par son prénom ? Ce fameux Atticus Finch, "avocat intègre et rigoureux" qui en réalité, est un personnage effacé... Ce manque d'explications sur cette manière de s'adresser à leur père - était-ce le cas en 1930 dans le sud des États-Unis ? - fait grincer les dents du lecteur qui a l'impression d'être laissé de côté. L'auteure écrit son histoire comme elle l'entend, sans tenir compte de l'avis du lecteur... et même de l'éditeur ? Car ce roman nous laisse entendre qu'il n'a pas été assez retravaillé par un éditeur, laissant Harper Lee libre de ses choix. Pas toujours judicieux pour son histoire...
Atticus Finch est donc un homme effacé, alors même qu'il est sensé être au coeur de ce roman ! Comme Scout l'appelle par son prénom, nous ne comprenons pas tout de suite de qui il s'agit et il est mis en retrait. Il n'a de véritable présence que lors du jugement de Tom Robinson au tribunal, ce que nous attendons depuis le début ! Sans parler du grand frère de Scout, Jem, en pleine crise d'adolescence, d'une irritabilité et d'une méchanceté qui agaceront le lecteur...
En revanche, c'est une fois notre lecture terminée que nous comprenons un point essentiel : entre le jugement discriminatoire de ce Noir accusé d'avoir violé une Blanche, et la double intrigue autour de Boo Radley, ce fameux voisin si mystérieux apparemment mort ou enfermé dans sa propre maison sur le point de s'effondrer, "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" est une histoire sur la différence où les apparences sont souvent trompeuses. Il défend - et donc son auteure aussi - les droits civiques et l'égalité des hommes, peu importe leur couleur, dans un pays où la ségrégation fait des ravages. C'est donc un combat d'idées qui nous est proposé ici, sous le regard d'une petite fille qui croit pouvoir changer le monde en nous donnant sa vision. Peut-être pas...
Essentiel!
Tout ou presque a été dit sur ce chef-d’œuvre absolu. Attention néanmoins sa lecture est moins abordable qu'il n'y paraît. Si vous ne vous accrochez pas vous risquez de passer à côté.