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Au seuil de ce millénaire, l'on s'est avisé, sous la pression des Organisations Internationales (UNESCO, UNICEF, PNUD, FNUAP) et des ONG que 113 millions d'enfants de par le monde n'avaient accès à aucune espèce d'éducation, que 880 millions d'adultes étaient analphabètes. Pourtant la conférence mondiale sur l'éducation tenue à Jomtien en Thaïlande en 1990 reconnaissait déjà le rôle décisif de l'éducation dans l'autonomisation des individus et la transformation des sociétés.
L'EPT (Éducation Pour Tous) est alors devenue un des objectifs du millénaire pour le développement. 18 ans après Jomtien et 8 ans après les engagements pris par les Etats à Dakar, le bilan reste largement contrasté, surtout en Afrique subsaharienne. Par-delà certaines statistiques officielles qui ont permis de dire que " des progrès ont été accomplis ces dix dernières années ", la réalité sur le terrain est souvent bouleversante, comme l'on peut le constater en s'appuyant ici sur le cas concret du Cameroun : absence d'objectifs propres et d'ambition de la part des Etats, rétrécissement constant de l'accès à l'éducation, précarisation du statut des enseignants, dégradation continue de la qualité de l'éducation, etc.
Et pourtant seule une éducation de qualité accessible à tous permettra de lutter efficacement contre la pauvreté en Afrique comme cela se fait ailleurs. A condition que nous admettions que ce que nous faisons maintenant est suicidaire et doit être revu profondément, courageusement.